07 août 2007

Les barrages en Cisjordanie, une "punition collective" (B'Tselem)

Les barrages en Cisjordanie, une "punition collective" (B'Tselem)
AFP 07.08.07 | 05h00

L'organisation israélienne de défense des droits de l'Homme B'Tselem a accusé mardi les autorités israéliennes en Cisjordanie occupée de se servir des barrages routiers comme d'une "punition collective" à l'encontre des Palestiniens.

Sous le motif d'assurer la sécurité, les barrages routiers "constituent une véritable punition collective", affirme l'ONG israélienne dans un rapport.

Selon cette enquête, l'armée israélienne a mis en place 43 barrages fixes et 455 autres obstructions de routes en Cisjordanie où 312 kilomètres de route sont partiellement ou totalement interdits aux Palestiniens.

"Les autorités israéliennes ont transformé le droit élémentaire à circuler librement en un privilège qu'Israël accorde quand il lui convient", affirme le rapport. "Si les restrictions de mouvement ont été imposées à l'origine pour des motifs sécuritaires, elles ont d'autres objectifs à présent, notamment la création d'un réseau routier +stérile+, c'est à dire sans Palestiniens, pour l'usage des colons et autres Israéliens", poursuit le rapport. Ces restrictions portent notamment sur la nationale 443 reliant la plaine côtière à Jérusalem, à travers la Cisjordanie, et sur la nationale 90 dans la vallée du Jourdain, deux voies à grande circulation que les Palestiniens n'ont pas le droit d'emprunter, sauf pour les résidents de Jérusalem-est annexée. L'organisation réclame la "levée de tous les barrages fixes et autres restrictions de mouvement en Cisjordanie" quitte à renforcer les contrôles aux passages vers Israël et en Israël même, en vue d'empêcher des attentats.

Elle dénonce la poursuite de la colonisation, la jugeant une "entreprise illégale" et propose qu'en attendant de démanteler les implantations, Israël "restreigne la liberté de circulation des colons pour leur propre sécurité au lieu de limiter celle des Palestiniens". En réponse, le ministère de la Justice israélien a affirmé que ces accusations étaient "sans fondement" et souligné dans un communiqué que les barrages ont permis ces dernières années "d'empêcher des milliers d'attaques terroristes". Le ministère reconnaît que le "déploiement des barrages est une cause de tracas" pour les Palestiniens, mais estime que le dommage est modéré compte tenu de leur efficacité sécuritaire. Le Premier ministre israélien Ehud Olmert avait promis lors du sommet quadripartite de Charm el-Cheikh (Egypte) le 25 juin, de faciliter les déplacements des Palestiniens dans ce territoire. Selon la presse israélienne, ces promesses n'ont pas été tenues compte tenu de l'opposition de l'armée à un assouplissement du système de barrages, de crainte de favoriser ainsi la reprise des attaques armées contre des militaires et des colons ou des attentats suicide en Israël même.

Dès octobre 2005, l'armée israélienne avait commencé à tester un plan visant à interdire de façon permanente aux voitures palestiniennes d'emprunter certains axes routiers en Cisjordanie pour renforcer la sécurité d'un quart de million de colons vivant en Cisjordanie, sans compter 200.000 résidents israéliens de Jérusalem-est.

30 juin 2007

Nouveau couvre feu à Naplouse

Les activités du dispenaire de la vieille ville ont été fortement perturbées par le couvre feu imposé par l'armée Israélienne sur Naplouse.

From Ma'an - Eight Israeli soldiers were moderately injured in the northern West Bank city of Nablus on Thursday morning after explosive devices were hurled at the Israeli patrols, Israeli sources reported. In the ongoing incursion, at least four Palestinians have been arrested and numerous Palestinian houses have been transformed into military bases, eyewitnesses have reported.

The Israeli army also took control of local radio stations in order to issue orders to the local inhabitants over the airwaves.

Israeli sources added that Palestinian activists threw four explosive devices towards Israeli patrols in the Al-Qasaba (old city) neighbourhood, injuring eight soldiers, who were transferred to Israeli hospitals.

For their part, Palestinian security sources said that the military operation in the city is still ongoing since it began in the early morning. Fierce clashes continue between the Israeli forces, who are stationed in the old city of Nablus, and Palestinian fighters.

The Palestinian sources added that the Israeli forces conducted an arrest campaign and imposed a curfew on the area. They are also monitoring the entrances of the Nablus hospitals.

Heavy Israeli forces invaded the city on Wednesday evening amidst heavy gunfire. Our Nablus correspondent stated that the Israeli forces also blew up the electricity transformer which supplies power to Amman Street in Nablus.

The Al-Buraq Army, which is affiliated to Fatah, and the Al-Quds Brigades, who are the armed wing of Islamic Jihad, also claimed responsibility for detonating an explosive device next to an Israeli patrol and clashing with Israeli troops near Rafidia hospital on Thursday morning.

Eyewitnesses told our correspondent in Nablus that the Israeli forces transformed dozens of Palestinian homes into military posts and observation towers. The Israeli forces also carried out house-to-house searches.

Eyewitnesses affirmed that several homes were stormed in the Habalah and Qasaba neighbourhoods, and four Palestinians were arrested.

Palestinian sources added that the Israeli forces ransacked the home of Ahmad Tbouq, a former activist who was killed by the Israelis. They arrested all the residents before then detonating an explosive in the house. The Israeli forces also invaded the Sirrisi and Hirzallah neighbourhoods of the city.

Palestinian sources added that the Israeli forces broke into home of the Al-Asaly family in the Rafidia neighbourhood of west Nablus and arrested a young man after searching the house.

The Israeli forces also took control of the frequencies of local radio stations in Nablus and used them to give orders to the local residents.

Nablus TV said that the Israeli forces transmitted the curfew order through the local stations. The TV station called this Israeli practise "illegal" and a violation of the freedom of press. The station called on the international community and humanitarian organizations to exert pressure on the Israelis to stop their violations which damage the freedom of press.

PNI and Fatah condemn invasion

The secretary-general of the Palestinian National Initiative and former information minister, Dr. Mustafa Al Barghouthi, condemned the Israeli attack on Nablus, criticising in particular the siege placed on Rafidia and other hospitals by the Israeli forces.

He added that the Israeli forces have turned more than 30 Palestinian homes into military bases and terrified women and children.

He also pointed out that this incursion into Nablus prevents students from taking their final school exams. It also exacerbates the poor economic situation in Nablus, he said.

Fatah spokesman Jamal Nazzal also condemned the invasion, saying that it called "the credibility of the Israeli government into question."

Considering President Abbas decreed on 26 June that all Palestinian armed groups lay down their weapons – which Nazzal points out was a "very controversial and unpopular [decision] in the Palestinian territories" – Nazzal questions Israel's motives.

Contrary to the Israeli government's stated intentions of bolstering Abbas and his emergency government, "Israel's reaction to the decision [of Abbas'] is harmful, inconsiderate, and is obviously intended to "weaken Abbas's leadership," Nazzal charges in a press statement.

Nazzal adds that the Israeli army's actions in Nablus on Thursday demonstrate "that the military carry out the most important decision-making in Israel, thereby completely ignoring the decisions of the political leadership of Israel."

**updated 13:40, 28 June 07

14 juin 2007

Chaos et guerre civile à Gaza

Nous diffusons ici le communiqué de presse de Mme Véronique De Keyser Députée européenne Belge, Coordinatrice PSE aux Affaires étrangères, suite à la grande violence des combats interpalestiniens de Gaza.


L'Union européenne a une très lourde responsabilité dans la détérioration dramatique de la situation à Gaza déclare l'eurodéputée Véronique De Keyser

Bruxelles, le 14 juin 2007

"Il y a des mois qu'à chaque séance plénière les députés européens interpellent Xavier Solana et Benita Ferrero Waldner pour leur demander de reprendre l'aide directe à la Palestine, de reconnaître enfin le gouvernement d'unité nationale, de ne pas exclure du jeu le Hamas et de cesser jouer un ministre contre un autre, en vain! Nous les avons pressés, d'agir, car nous savions que le temps était compté, qu'avec ce gouvernement, Mahmoud Abbas jouait sa dernière carte, qu'il fallait faire vite. Il fallait dialoguer avec les modérés, sous peine de n'avoir plus en face de nous que des extrémistes", déclare l'eurodéputée Véronique De Keyser, qui fut chef de la mission électorale de l'U.E en Palestine en 2OO6, et est l'une des signataires de l'appel des "quarante cinq" au Parlement européen. Cet appel, qui demandait il y a quelques semaines, la reprise de l'aide directe à la Palestine et la reconnaissance du gouvernement d'unité nationale, amenait également quarante cinq eurodéputés signataires à parrainer les quarante cinq parlementaires du Conseil législatif palestinien emprisonnés par Israël. Des eurodéputés n'avaient d'ailleurs pas hésité à rencontrer de Ismaïl Haniyeh.

Mais les appels du Parlement européen n'ont jamais été entendus. Pas plus que le réquisitoire accablant de la Banque mondiale ou le rapport de Soto, Représentant spécial des Nations Unies, qui vient d'être rendu public. En ne s'écartant jamais du carcan du Quartet, dominé par les Etats-Unis, l'Union européenne rendait inéluctable la faillite du gouvernement d'unité nationale. Ce gouvernement répondait aux exigences du Quartet, mais il ne pouvait se passer ni de l'aide ni de la légitimité internationales. Aux Etats-Unis, comme en Israël, comme dans les bancs des extrémistes en Palestine, on guettait sa chute et nous le savions parfaitement. Mais nous avons fait le jeu des extrémistes et précipité la guerre civile. déclare encore la députée qui a appris avec consternation l'annonce du Président Abbas d'une dissolution du gouvernement.

"Si l'avenir de la Palestine est sombre, la crédibilité de l'Europe dans la région l'est encore davantage. Comment pourrons-nous nous placer encore comme les chantres de la démocratie, si nous n'avons respecté ni les résultats sortis des urnes en 2OO6, ni l'autorité d'un gouvernement d'unité nationale qui représentait 98% de l'opinion publique palestinienne et dont nous avons étroitement parrainé la composition? Louis Michel a décidé de suspendre l'aide humanitaire à Gaza. C'est tout aussi dramatique qu'inacceptable. Je réclame le déploiement immédiat d'une force d'interposition internationale." a conclu Véronique de Keyser

Véronique de Keyser
Députée européenne
Coordinatrice PSE aux Affaires étrangères

15 mai 2007

Grève dans les hopitaux : tout le service public va disparaitre

Naplouse, Dr Régis Garrigue, Président de Help Doctors

C'est totalement passé inaperçu, mais depuis bientôt 3 mois les hôpitaux de Naplouse et de Cisjordanie sont à nouveau en grève. La raison en est toujours la même : l'absence de paiement des salaires. Pour exemple un directeur d'hopital qui gagne 1000 € par mois, n'a reçu que 150 € pour seul salaire des trois derniers mois.

Les hopitaux deviennent des "coquilles vides". Il n'y a plus de médecins et que quelques rares infirmières. Les lits sont occupés à 30 % et seules les interventions "urgentes" sont pratiqués.

Alors comment font les Palestiniens les plus pauvres pour se soigner ?

En Palestine, la bonne santé est un luxe. Malheureusement il n'y a aucune ONG et aucun acteur international dans les hôpitaux. Pourtant la relance du service public de santé est une priorité pour toute la population.

Pour exemple, dans le service de cancérologie de Naplouse, les médecins ne savent jamais ce qu'ils vont pouvoir traiter. Ils font les diagnostiques, mais n'ont pas les médicaments. parfaois ils peuvent démarrer "une cure" mais rarement les continuer au delà. Les patients sont donc condamnés par manque de médicaments et non manque de qualité de soins. C'est bien le blocus économique imposé à l'Autorité Palestinienne par la communauté internationale qui prive le Ministère de la Santé et la pharmacie centrale de Ramallah de 130 medicaments de reference !

La santé est un droit. En aucun cas on ne peut imposer de punition collective à tout un peuple en la privant de libre entré de médicaments sur son territoire et dans ces hopitaux.

08 mai 2007

En Israël, un rapport dénonce tortures et mauvais traitements infligés aux prisonniers palestinien

LE MONDE | 08.05.07 | 14h25 • Mis à jour le 08.05.07 | 16h05
JÉRUSALEM CORRESPONDANT


Malgré une décision de la Haute Cour de justice qui, le 6 septembre 1999, a interdit l'utilisation de "moyens physiques" dans l'interrogatoire des prisonniers, une enquête publiée, dimanche 6 mai, par deux organisations israéliennes de défense des droits de l'homme, B'Tselem et Hamoked, révèle que les mauvais traitements souvent proches de la torture existent toujours à l'encontre des Palestiniens arrêtés.

Basée sur les témoignages de 73 Palestiniens de Cisjordanie interpellés entre juillet 2005 et janvier 2006, cette enquête intitulée "Absolument interdit" démontre que ces exemples "fournissent une indication valable de la fréquence des méthodes utilisées". Tous les entretiens ont été conduits par un avocat, en présence de membres des deux organisations, et permettent d'établir la constance des pratiques utilisées par les soldats, les policiers, les gardiens de prison et surtout par les agents du Shin Bet (service de sécurité intérieure).

Consignées dans des procès-verbaux, les descriptions des méthodes utilisées par les forces de sécurité sont en effet souvent identiques. Elles sont pratiquées pendant une durée moyenne de 35 jours, alors que les détenus sont isolés du monde extérieur, "dans des cellules putrides et suffocantes, mal nourris, humiliés, menacés, insultés, intimidés, victimes de crachats, attachés de façon douloureuse sur des chaises, souvent entièrement nus et soumis à de multiples pressions comme notamment les menaces de représailles contre les membres de leur famille".

Le rapport de 92 pages dénonce les privations de besoins essentiels, les pressions psychologiques, l'affaiblissement physique pour "ramollir la résistance". Seules les initiales des détenus figurent dans le document, afin de les protéger. M. G., 24 ans, raconte : "Pendant les cinq premiers jours, je n'ai rien mangé, car la nourriture qui était servie était très mauvaise. Elle était rassise, sans goût et pas cuite."

Toutes les techniques d'interrogatoire et les moyens utilisés pour obtenir des informations sont répertoriés suivant les témoignages fournis. "Les détenus sont privés de sommeil, sévèrement battus, menottés à tel point qu'ils saignent aux poignets, placés dans des positions inconfortables, contraints de faire des mouvements douloureux", précise le document, qui souligne que "ces méthodes employées sont délibérément mises en oeuvre pour briser l'esprit des personnes interrogées".

Il y a les techniques usuelles et les spéciales auxquelles le Shin Bet a recours contre ceux qui sont qualifiés de "bombes à retardement", c'est-à-dire les personnes susceptibles de détenir des informations cruciales qui permettent d'empêcher des attentats ou de conduire à des personnages importants. Sept méthodes ont été dénombrées qui, "la plupart du temps, impliquent l'utilisation de la violence".

Cela va du "dry beating" - frappes qui ne laissent pas de traces -, au "frog crouch", qui oblige le prisonnier à se tenir sur la pointe des pieds, les mains attachées, avant d'être poussé ou frappé pour qu'il tombe. Quant à la "banana position", elle consiste à lier les pieds et les mains ensemble sous un tabouret alors que le corps est penché en arrière dans une position incurvée. Si certaines pratiques peuvent être considérées comme des mauvais traitements, les interrogatoires spéciaux "tombent sous la classification de tortures" selon les règles internationales. "Leur utilisation n'est pas négligeable, même si ce n'est pas la routine", précisent les deux organisations.

De janvier 2001 à octobre 2006, plus de 500 plaintes ont été déposées. Aucune enquête n'a été ordonnée. Le ministère public a estimé qu'il s'agissait de "nécessité de défense". "Le système d'interrogatoire du Shin Bet est incontestablement appuyé par la Haute Cour de justice", estiment B'Tselem et Hamoked. Le ministère de la justice a critiqué un rapport "basé sur un échantillon non représentatif", "établi de façon tendancieuse en vue de déformer la réalité". "Dans le passé, a-t-il ajouté, les vies de nombreux Israéliens ont été sauvées grâce aux informations ainsi recueillies."

Michel Bôle-Richard
Article paru dans l'édition du 09.05.07.

18 mars 2007

Young Palestinians despair as social fabric unravels

12 Mar 2007 17:22:00 GMT
Blogged by: Megan Rowling

REUTERS/Mohammed Salem
It's common knowledge that life for ordinary Palestinians has got tougher since the election victory of the Islamist group Hamas a year ago pushed Israel to tighten security and Western donors to freeze aid. But just how bad have things become?

"Over the past 12 months, living conditions and personal dignity have declined considerably," Karen Koning AbuZayd, the Commissioner General of the United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East (UNRWA), said in a speech at Chatham House think tank in London last week.

She backed up her observation with some concrete examples. Kids are going without shoes. School canteens are shut. Weddings are being postponed. Donkey carts are increasingly being used to transport goods. Jewellers are buying jewellery from their customers rather than the other way round.

Koning AbuZayd also told a depressing story about Palestinian children acting out funeral scenes during their school break-time, complete with a mini "martyr".

The rising violence and restrictions on the movement of Palestinians in Gaza and the West Bank are causing the social fabric to unravel, said the UNRWA head. That's reflected partly in a rise in violent crimes, with more recorded in 2006 than throughout the whole period from 1948 to 2005, she noted.

NO PLACE TO GO

Another sign of the fallout is that more and more Palestinians are trying to leave. According to Koning AbuZayd, some 10,000 headed abroad between July and November last year.

But it's not that easy to find a place to go, reports Steven Erlanger in a feature in the International Herald Tribune revealing the extent of despair among Palestinian children and youth growing up under the second intifada, which began in 2000.

Nader Said, a political scientist at Birzeit University in the West Bank, tells the newspaper that 35 percent of Palestinians over the age of 18 want to emigrate and nearly 50 percent of those between 18 and 30 would leave if they could. "That's a huge indicator...In the worst times here, when Israeli troops were everywhere, the figure in the population was less than 20 percent," he's quoted as saying.

But, according to the paper, it's hard for Palestinians to get permission to go and work in Jordan or the Gulf these days, and though they can seek asylum in Europe, they need a visa to get there first. Cuba and China are a bit more welcoming it appears, but the paper reports that, with many travel agents willing to sell fake documents, some end up getting sent back before they reach their destinations.

The IHT article documents how a lack of jobs and a loss of faith in the prospect of a political settlement are pushing more and more young people to become militants. And children are internalising violence at a very early age.

During an interview Erlanger carries out with a family living in a refugee camp in Gaza, six-year-old Mustafa and his little brother Ahmed suddenly unfurl the new umbrellas they're playing with and shout "Qassams!", referring to the bombs launched by militants into Israel.

Mustafa's mum tells Erlanger that, after watching the news of a family killed by shelling on a Gaza beach last summer, her son said, "I want to be fat, mommy." But why? "Because I want to put on a suicide belt and not have the Israelis see it."

KILLINGS OF WOMEN

Women are also suffering from the brutalisation of Palestinian society. In a recent story from the U.N. news agency IRIN, researchers say the number of killings specifically targeting women (femicide) is on the rise, though getting exact statistics is very difficult.

The article says that in 2006 17 Palestinian women were reported to have been the victims of so-called honour killings, when women are murdered because they're thought to have shamed their families by activities such as sex before marriage.

"The general atmosphere here in Gaza is encouraging this - there is no respect for law, no punishment of criminals and everyone has a gun," Mona Shawa, director of the women's unit at the Palestinian Centre for Human Rights in Gaza, told IRIN.

UNRWA's Koning AbuZayd believes that a bigger focus on the human rights of Palestinians would help emphasise their worsening plight.

At the meeting in London, she recommended that the international community keep a body of rights observers and fact-finders resident in the Palestinian territories, rather than just sending in occasional missions. Their work could lay the foundations for judicial processes to stop the abuses, she suggested.

"The discourse on Palestine is about security, borders and the war on terror," she said. "The discourse on human rights hasn't received the attention it deserves."
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14 mars 2007

L'Europe face à ses responsabilités

Palestine, l'Europe face à ses responsabilités, par Robert Malley
LE MONDE | 13.03.07 | 12h46 • Mis à jour le 13.03.07 | 13h15


La situation catastrophique du monde palestinien reflète, en partie, l'échec d'une politique américaine irresponsable. Elle reflète tout autant l'échec de tous ceux - européens en particulier - qui se devaient de l'infléchir.

Depuis mars 2006, date de la formation du gouvernement par le Hamas, cette politique peut se résumer en quelques mots : boycott financier et diplomatique dudit gouvernement tant qu'il n'aura pas respecté les trois conditions du Quartet, à savoir : la reconnaissance d'Israël, la renonciation à la violence et l'acceptation des accords passés. Objectif affiché : que le mouvement islamiste fasse son aggiornamento idéologique ; espoir à peine dissimulé : que son incapacité à gouverner retourne l'opinion publique contre lui et ramène au pouvoir ceux que les élections venaient de désavouer. L'aide économique et militaire fournie au Fatah est venue compléter ce tableau, puisque ce faisant Washington comptait préparer une confrontation entre rivaux palestiniens.

Discutable dans le principe, cette stratégie s'est révélée pour le moins désastreuse dans la pratique. Le président Mahmoud Abbas est plus faible aujourd'hui qu'il y a un an. Le Hamas ne s'est pas plié aux exigences du Quartet et, bien que lui aussi ait perdu de sa popularité, il reste au pouvoir et n'est pas près d'en être délogé. L'Autorité palestinienne, à laquelle l'Europe a versé des sommes considérables, est au bord de l'effondrement. La guerre civile menace dans les territoires occupés. Le cessez-le-feu israélo-palestinien, fragile dès le départ, chancelle. Le processus de paix est au point mort. Sur tous les plans - sécuritaire, politique, social, économique, institutionnel ou diplomatique - l'approche adoptée par le Quartet l'aura éloigné des objectifs qu'il s'était fixés.

L'accord passé à La Mecque entre le Hamas et le Fatah offre l'occasion de tourner cette triste page. Ayant réalisé que l'opinion publique palestinienne les considérait tous deux coupables, que ni l'un ni l'autre ne sortirait vainqueur de ce conflit et que leur corps-à-corps menaçait de dégénérer en guerre civile, ils se sont entendus pour constituer un gouvernement d'union et mettre un terme aux combats. L'accord est fragile. Les deux organisations vont devoir témoigner de bien plus d'humilité qu'elles n'en ont démontré à ce jour ; accepter le principe sans précédent dans l'histoire du mouvement national d'une véritable cohabitation entre nationalistes et islamistes ; et maîtriser l'instinct de revanche qui s'est répandu au sein de la population.

Mais le succès de La Mecque dépendra également, et pour beaucoup, de l'attitude internationale. Déjà s'élèvent des voix qui, tout en saluant hypocritement l'effort saoudien, réclament du gouvernement à venir qu'il respecte les conditions précédemment imposées. De l'administration Bush on ne s'attendait guère à mieux. Mais de l'Europe ? N'aura-t-elle rien appris de cette faillite collective ? Si accord il y a eu en Arabie saoudite, c'est bien parce que le Hamas n'a pas été sommé d'accomplir une révolution idéologique qu'il ne fera pas mais plutôt encouragé à réaliser une évolution pragmatique qu'il fera peut-être. Par conséquent, demander le respect des conditions du Quartet, c'est exiger une renégociation des accords de La Mecque, ce qui revient à les torpiller.

Le parcours du Hamas est tel qu'il justifie qu'on le mette à l'essai : est-il prêt à accepter et à imposer un cessez-le-feu réciproque ? Est-il disposé à laisser les mains libres au président Abbas, dûment mandaté en tant que dirigeant de l'OLP à négocier avec Israël ? Est-il d'accord pour que soit soumis à référendum tout accord que Mahmoud Abbas aura conclu ? Et s'engage-t-il à en respecter les résultats ?

En guise de réponse, certains dirigeants européens se réfèrent à la nécessaire loyauté transatlantique. Mais c'est là confondre objectifs et moyens. Solidarité avec les Etats-Unis, bien évidemment, mais pas à n'importe quel prix, pas au prix d'un abandon de toute logique et de toute raison. Un gouvernement d'union nationale est devenu un impératif, la condition préalable à tout progrès, que ce soit vers la fin des combats fratricides, la stabilisation de l'arène palestinienne, le rétablissement de ses institutions, l'arrêt des hostilités israélo-palestiniennes, ou même la reprise d'un authentique processus de paix. Contribuer à l'échec des accords de La Mecque, boycotter d'emblée un nouveau gouvernement comprenant certains des dirigeants palestiniens les plus pragmatiques, et continuer à le priver des moyens de gouverner, c'est garantir une marche en sens inverse, irréversible peut-être.

Ce réflexe européen, ce besoin de faire écho aux positions de Washington est un double aveu : croyance démesurée dans l'obstination américaine et foi insuffisante dans sa capacité propre. Que l'Europe au contraire exprime avec conviction et fermeté sa position, qu'elle s'y tienne et - avec l'appui du monde arabe - la mette en oeuvre, et ce sont les Etats-Unis qui devront s'adapter. Qu'elle cesse de s'abriter derrière une administration qui n'en a plus que pour deux ans. Et qu'elle assume enfin ses propres responsabilités.


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Robert Malley est directeur du programme Proche-Orient de l'International Crisis Group.

Article paru dans l'édition du 14.03.07.

Naplouse autrement...

Les voleurs de Naplouse
LE MONDE | 13.03.07 | 12h46 • Mis à jour le 13.03.07 | 14h42
NAPLOUSE ENVOYÉ SPÉCIAL

Les habitants de Naplouse n'ont d'yeux que pour lui. Un cabriolet flambant neuf, modèle allemand, couleur sable. Tout le monde l'a vu au moins une fois serpenter sur les hauteurs de la ville. Avec sa ligne fuselée, sa carrosserie dorée, ses sièges en cuir noir et sa capote qui se rétracte dans un doux ronronnement, pas moyen de le rater. C'est le genre de véhicule que l'on s'attend davantage à croiser le long des plages de Tel-Aviv que dans les rues sinistrées de Naplouse. Et pour cause : ce bolide tape-à-l'oeil, comme des milliers d'autres voitures en circulation dans la ville, a été volé en Israël. Selon Moshé Ederi, commandant de l'unité de police Edgar, chargé de la lutte contre ce trafic, "plus de 33 000 véhicules sont volés chaque année en Israël et 70 % d'entre eux finissent dans les territoires palestiniens".




C'est le paradoxe de Naplouse. La capitale du nord de la Cisjordanie n'a jamais été autant surveillée par l'armée israélienne. Et le trafic de voitures entre l'Etat juif et ce haut lieu de l'Intifada n'a jamais été aussi juteux. En dépit du cordon de check-points, de tranchées et de monticules de terre qui étrangle la ville, des dizaines de véhicules israéliens y pénètrent illégalement chaque semaine. Il suffit d'observer la circulation en centre-ville l'espace de quelques minutes pour s'en convaincre. Un tiers, voire la moitié des véhicules en service, notamment les taxis, proviennent d'Israël. On les reconnaît à leur fausse plaque d'immatriculation palestinienne.

"Il y a trois sources d'approvisionnement, explique Adel Yaïsh, le maire de Naplouse, élu fin 2005 sur une liste du Mouvement de la résistance islamique, Hamas. Une partie de ces véhicules illégaux a été vendue à bas prix à des Palestiniens par des propriétaires israéliens qui se sont fait rembourser par leur assurance ("taslim" en arabe). Une autre partie est constituée de véhicules qui n'ont plus le droit de circuler en Israël parce qu'ils sont trop vieux et qui sont revendus pour une bouchée de pain à des Palestiniens (mashtubé). Et la troisième partie est composée de voitures directement volées dans les rues des villes israéliennes (takhbir)."

Le cabriolet allemand, une Audi A4, appartient à cette dernière famille. Son heureux acquéreur est un Palestinien de 20 ans avec les cheveux taillés en brosse et tartinés de gel, le signe de reconnaissance des jeunes du camp de réfugiés de Balata. Maigrelet, les traits encore juvéniles mais déjà empreints de la morgue de ceux qui se veulent au-dessus des lois, il accepte de parler tout en conduisant son bijou. "A certaines périodes, je fais rentrer trois ou quatre voitures par jour, dit-il en usant d'un prénom fictif, Ahmed. Sur chaque arrivage, je gagne environ 4 000 shekels (723 euros). Depuis que j'ai commencé, il y a trois ans, j'ai conduit près d'un millier de voitures israéliennes jusqu'à Naplouse". Impossible évidemment de vérifier ses dires. Ahmed oeuvre dans la partie recel du trafic. Les voleurs, assure-t-il, sont des Palestiniens de Kalkiliya, une ville située à la frontière entre Israël et la Cisjordanie. "Les types qui ont fauché cette voiture-ci ont préparé leur coup pendant une semaine. Ils l'ont repérée, ils ont noté où son propriétaire la garait et où il habitait. Et puis, une nuit, ils sont rentrés chez lui et ils lui ont pris les clés. Pas besoin de fracturer la bagnole. Du travail de pro. Le plus marrant, dans l'affaire, est que leur victime est un major de l'armée israélienne !"

Comment les voleurs franchissent-ils le mur de béton qui entoure Kalkiliya ? "Ils travaillent de concert avec des gangs israéliens", affirme Moshé Ederi, commandant de l'unité Edgar. Ahmed, lui, reste muet sur le sujet. Son boulot, c'est le convoyage entre Kalkiliya et Naplouse. Il excelle dans les parties de cache-cache qu'il faut livrer avec les patrouilles israéliennes censées cerner la ville. "Le principe numéro un, c'est d'avoir un taxi qui ouvre la route devant toi. Il faut avoir aussi une pelle dans le coffre pour dégager au besoin les tas de terre placés par l'armée. Certains de mes collègues qui parlent hébreu se mettent une kippa sur la tête pour tromper les soldats en cas de contrôle." Pour l'épreuve ultime, l'entrée dans Naplouse, Ahmed a le choix entre deux combines. "Quelquefois, je prends la route d'Itamar (une colonie juive qui surplombe Naplouse), et puis, avant l'entrée, je braque et je traverse au ralenti un vaste champ d'oliviers. D'autres fois, je passe par le Wadi Badhan, une vallée au nord-est de Naplouse. Le barrage de l'armée y est léger. Quand vient mon tour de passer, j'avance doucement vers les soldats et puis, au dernier moment, j'accélère à fond. Il faut se baisser car les soldats peuvent te tirer dessus. Mais, en général, ça passe."

Pas toujours cependant. Début février, l'un de ses comparses a été grièvement blessé par la police israélienne alors qu'il tentait de forcer un barrage. "Je fais cela par amour du risque, pour l'adrénaline", se vante Ahmed sur un ton hâbleur. Pour les débutants, il existe d'autres filières moins périlleuses. Certains véhicules, notamment les mashtubé, sont introduits par des Samaritains, membres d'une petite communauté apparentée au judaïsme et implantée en lisière de Naplouse. Les Samaritains, qui disposent de la carte d'identité israélienne, sont les seules personnes autorisées à rentrer dans la ville avec une plaque de l'Etat juif.

Au quartier général de la police municipale, le major Abdel Hakim Salawdeh incrimine aussi les soldats israéliens stationnés autour de Naplouse. "La nuit, quand le check-point d'Huwara (au sud de la ville) est fermé, des Palestiniens font passer des voitures en achetant le silence des soldats avec des billets ou une barrette de cannabis."

Naplouse est ainsi devenu "le" supermarché à ciel ouvert de la voiture quasi neuve à tout petit prix. Une Golf de 3 ans d'âge se monnaye 9 000 shekels. Une jeep KIA moitié moins. Les Skoda et les Passat, très prisées des chauffeurs de taxi, partent comme des petits pains. "Les voitures s'échangent comme un paquet de cigarettes, confie un membre de la haute bourgeoisie naplousie. Avec la misère, le chômage qui touche environ 45 % des familles, et les check-points qui étouffent la ville, les gens ne se gênent plus. J'ai moi-même testé le système. J'ai commandé à une connaissance une jeep GMC. Trois jours plus tard, elle m'était livrée. Avec lecteur CD et siège en cuir. Le tout pour 5 000 shekels. Dernièrement, on m'a même proposé une Mercedes blindée pour 60 000 shekels."

Le phénomène alimente l'anarchie galopante dont Naplouse s'est fait une spécialité. "C'est un fléau, déplore le maire, Adel Yaïsh. N'importe qui peut s'improviser taxi. Un gamin de 15 ans peut s'offrir un volant pour une bouchée de pain. En cas d'accident, c'est le drame, car, évidemment, ces véhicules ne sont pas assurés." Quand le processus de paix donnait encore l'impression de conduire quelque part, la police palestinienne avait coopéré avec son homologue israélienne pour démanteler cette industrie. Mais, depuis le début de la deuxième Intifada, en 2000, et hormis à Kalkiliya, la collaboration est gelée.

A intervalles irréguliers, les services de sécurité palestiniens, ou du moins ce qu'il en reste, lancent des campagnes de contrôle. La dernière en date à Naplouse, en décembre 2005, avait permis de mettre la main sur près de 500 voitures illégales. "Pour mener une opération aussi impopulaire, nous avons dû ruser, se souvient le major Salawdeh. Nous avons fait venir des forces de toute la Cisjordanie afin d'éviter que les policiers de Naplouse ne soient l'objet de pressions de leurs proches. Les voitures étaient détruites sur place au bulldozer pour prévenir toute réclamation." Ce coup de filet n'avait pu être mené à bien qu'avec le feu vert de l'armée israélienne, qui s'était engagée à ne pas mener d'incursion en ville durant la journée. L'arrangement n'a pas pu être reconduit. "Les Israéliens n'ont pas intérêt à ce que nous ramenions l'ordre dans Naplouse, accuse le major Salawdeh. L'anarchie locale leur permet d'entretenir un réseau de collaborateurs à peu de frais et de s'introduire incognito en ville. Il leur est même arrivé de venir liquider des militants en usant de voitures volées qu'ils avaient piégées avant que leur cible n'en prenne livraison."


Ahmed-la-tête-brûlée n'a pas peur. Contrairement à d'autres trafiquants qui profitent de leur expertise en contournement de barrages militaires pour ravitailler les groupes armés en munitions et en kalachnikovs, lui se concentre uniquement sur les convoyages de véhicules volés. "La résistance ne m'intéresse pas, dit-il. Plus personne n'a de respect pour les martyrs." Avec l'acquisition du cabriolet, en revanche, il est devenu une vedette. En descendant vers le centre-ville, il savoure les regards envieux des passants, moque l'apathie des policiers et klaxonne les filles. Il raconte aussi comment la compagnie d'assurances de l'infortuné major israélien vient de l'appeler pour lui proposer de racheter le bijou à roues. "Ils ont obtenu mon numéro de portable par des indics arabes qui connaissent les voleurs de Kalkiliya", explique-t-il.

Ahmed n'a pas donné de réponse. En entrepreneur avisé, il attend que les enchères montent. Dans la boîte à gants, il s'empare d'un des CD de l'ancien propriétaire et le glisse dans le lecteur. Le morceau commence par un tonitruant "Good morning Israël !" sur fond de rythmique électronique. Ahmed pousse le volume, écrase l'accélérateur, et part d'un immense éclat de rire.

http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3218,50-882467,0.html

Benjamin Barthe
Article paru dans l'édition du 14.03.07

02 mars 2007

After Mecca: Engaging Hamas

Amman/Jerusalem/Brussels, 28 February 2007

A Palestinian national unity government provides the international community with an important opportunity for a much-needed change in policy towards the Palestinians. Failure to do so risks provoking greater internal Palestinian strife as well as Israeli-Palestinian conflict.

After Mecca: Engaging Hamas,* the latest report from the International Crisis Group (http://www.crisisgroup.org/home/index.cfm?id=4677&l=1), examines the Saudi-brokered Mecca Agreement between rival Palestinian organisations Hamas and Fatah. Providing a detailed examination of the agreement and an analysis of Hamas based on extensive discussions with the Palestinian Islamist movement and others, it concludes there are significant challenges but also the chance of a fresh start: for the Palestinians to restore law and order and negotiate genuine power-sharing arrangements; for Israelis and Palestinians to establish a comprehensive cessation of hostilities; and for the international community to focus on a credible peace process.

“A year of pressure and sanctions has extracted little from Hamas”, says Mouin Rabbani, Crisis Group Senior Analyst. “The Quartet – the U.S., EU, Russia and UN – needs to adopt a pragmatic approach that judges a new government by its conduct and seeks to influence its deeds, not its members’ ideology. The alternatives are either illusory or worse”.

The past year has been fruitless for all sides. Hamas has failed to govern, Fatah has failed to rule, and their escalating conflict has been fuelled by the combination of international sanctions and foreign promotion of their power-struggle. While the EU pumped more money into the occupied territories more ineffectively and less transparently, Western commitment to democracy in the Middle East has been roundly discredited, and diplomacy has been virtually non-existent. By almost every standard – governance, security, economics, institution-building and the peace process – there has been only regression.

Without a Hamas-Fatah power-sharing arrangement and as long as the Islamists remain marginalised and unable to govern, there can be no sustainable diplomacy.

Hamas and Fatah should demilitarise their political rivalry and negotiate sustainable power-sharing arrangements open to all Palestinian political organisations.
The PA government and presidency should cooperate to negotiate a speedy prisoner exchange and comprehensive cessation of hostilities with Israel.
The EU and its Member States should engage the new Palestinian government and Hamas with the goal of ensuring the Islamists’ conduct is compatible with the objective of a two-state settlement rather than that of ousting it from power.
The members of the Quartet and Israel should refrain from undermining either the Mecca Agreement or attempts at engagement by other parties.
“If the international community is serious about its proclaimed goals, it will help stabilise inter-Palestinian relations, broker a comprehensive Israeli-Palestinian ceasefire, permit the unity government to govern and press for meaningful negotiations between Abbas and Olmert,” says Robert Malley, Crisis Group’s Middle East Program Director. “It will see Mecca as an opportunity to revive the peace process, rather than as yet another excuse to bury it”.

Contacts: Andrew Stroehlein (Brussels) 32 (0) 2 541 1635
Kimberly Abbott (Washington) 1 202 785 1601
To contact Crisis Group media please click here
*Read the full Crisis Group report on our website: http://www.crisisgroup.org

01 mars 2007

Vidéo opération "Hot Winter"

Une vidéo de journalistes à Naplouse au deuxième jour de l'opération "Hot Winter". Un reflet très réel de la situation.

http://video.indymedia.org/en/2007/02/743.shtml

Que ce passe t il ?

Ce matin les habitants de Naplouse sortent à nouveau de chez eux, la peur au ventre de revivre la violence d'une nouvelle occupation militaire.

L'equipe de Help Doctors a pu ouvrir le dispensaire ce matin. Les consultations se feront donc le plus "normalement" possible, mais il est certain que la part psychologique de gestion du stress sera un point important du suivi des malades des plus fragiles.

Nous allons faire un point plus précis avec les hôpitaux pour analyser les conséquences directes des barrages militaires mis en place devant les services d'urgence. Il faut rappeler que ces méthodes sont contraires aux règles élémentaires de protections des civils en temps de guerre comme le précise les Conventions Internationales de Genève et le Droit Humanitaire Internationale.

La confusion règne. Il faudra quelques heures de tranquilité et de paix aux Naplousi pour faire le bilan de ces 5 jours d'occupation armée.

Notre équipe reste extrèmement inquiète et vigilante face au risque d'une nouvelle incursion militaire Israélienne.

Nous reviendrons rapidement en détails sur des faits plus précis.

28 février 2007

Les Palestiniens de Naplouse sous pression, entre deux incursions de l'armée israélienne


LE MONDE | 28.02.07 | 14h26 • Mis à jour le 28.02.07 | 14h26
NAPLOUSE ENVOYÉ SPÉCIAL

Après deux jours de couvre-feu, les habitants de Naplouse avaient constaté, mardi matin 27 février, que, contre toute attente, les soldats israéliens avaient quitté cette cité du nord de la Cisjordanie. La vie avait donc repris ses droits. Le nettoyage de la casbah, au centre ville, avait commencé. Les bulldozers avaient enlevé les remblais de terre mis en place par Tsahal. Les boutiques avaient rouvert leurs portes et les commerçants s'affairaient à remettre en ordre les portes métalliques endommagées.


Même sans la présence des soldats, les habitants s'aventuraient avec précaution. L'opération "Hiver chaud" était censée durer plusieurs jours. Beaucoup pensaient que l'armée allait revenir. Certains en ont profité pour faire des provisions. Mercredi matin, avant l'aube, les soldats sont en effet revenus pour finir leur travail de "nettoyage".

Naplouse est considérée par les autorités israéliennes comme un bastion du "terrorisme palestinien". C'est "une bombe à retardement", "un noeud de la terreur", affirme le major Avital Leibovitch, porte-parole de l'armée. Il précise que sur 170 "terroristes potentiels", arrêtés en 2006, 119 venaient de Naplouse et qu'au cours des six derniers mois, neuf ceintures explosives sur onze ont été fabriquées dans cette ville. Pour mettre un terme à "cette activité terroriste croissante", l'armée a donc réinvesti la casbah afin de démanteler les "laboratoires" de fabrication de bombes et d'arrêter les individus considérés comme les plus dangereux.

Sept noms, pour la plupart des membres des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, groupe armé proche du Fatah, ont été diffusés sur As-Sanabel, une chaîne de télévision de Naplouse dont Tsahal avait pris le contrôle dans la nuit de dimanche à lundi. "Ils sont venus à 3 heures du matin et ont utilisé notre canal de diffusion pour communiquer avec la population, raconte Raida Breik, épouse du directeur de la chaîne. Puis, ils ont embarqué tout le matériel et ont arrêté mon mari, Naghib. C'est la deuxième fois que cela se produit. Ils maintiennent constamment la pression."

Mardi, des activistes des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa rencontrés dans la rue se déplaçaient avec précaution. L'un d'eux estimait que des tireurs d'élite israéliens étaient toujours dissimulés et ajoutait que des maisons avaient été réquisitionnées, avec leurs habitants, pour surveiller la zone. "Leur opération a été un échec, affirmait-il en montrant un bâtiment dont l'entrée avait été forcée et les pièces totalement vidées. Ils n'ont arrêté aucun des sept (hommes qu'ils recherchaient). Ils sont dans l'incapacité de contrôler un secteur pareil."

Selon les témoins, les maisons ont été fouillées et les familles rassemblées dans une seule pièce. Il y a eu des arrestations parmi les hommes âgés de 16 à 45 ans. Les suspects ont été emmenés dans l'école des filles. Les salles de classe ont servi de centre d'interrogatoire, et la cour de récréation a été utilisée comme parking pour les véhicules blindés. Deux femmes de ménage s'activant à remettre de l'ordre, montraient les dégâts causés : "C'est la cinquième fois que (les Israéliens) transforment l'école en centre de détention et d'interrogatoire. Heureusement, cette fois, ils ont fait moins de casse. Mais, après leur passage, il restait des monticules de détritus. Il a fallu faire venir un engin pour tout débarrasser."

Jusqu'à présent, "Hiver chaud" a été moins violente que d'autres incursions israéliennes. Des traces de combats subsistaient ça et là. Les vitres d'un bâtiment municipal dominant la Casbah avaient été brisées par les tirs. Des parpaings jonchaient le sol, réminiscences des tentatives de résistance face à l'infanterie israélienne.

Il y eu une quinzaine de blessés et une bavure : un homme de 51 ans, Adnan Al-Tibi, tué par un sniper israélien qui lui a logé une balle dans la gorge alors qu'il tentait de réparer son réservoir d'eau sur la terrasse. Son fils Ashraf, 20 ans, a eu le cou fracassé par une autre balle. "L'armée a prétendu qu'il s'agissait de personnes armées sur le toit. Tout cela est une excuse", s'indigne Amani, la soeur de la veuve. Mercredi, avec le retour de Tsahal, le couvre-feu a de nouveau été imposé. Pour combien de temps ?

Michel Bôle-Richard
Article paru dans l'édition du 01.03.07.

Israeli operation will continue and expand.

Nablus - Ma'an - Date: 28 / 02 / 2007 Time: 10:08

The Israeli forces renewed their 'Operation Hot Winter' in the city of Nablus, in the north of the occupied West Bank, on Wednesday morning.

Palestinian security sources informed Ma'an News Agency that the renewed Israeli military incursion into the city began at 2.30 am on Wednesday morning. At least 120 military vehicles were observed entering the city, accompanied with bulldozers and armoured jeeps.

The director of the Palestinian Medical Relief Services in the city, Dr. Ghassan Hamdan, told Ma'an via telephone that the Israeli forces besieged three hospitals in the city, Ittihad Hospital, Al-Watani Hospital and Rafidia Hospital. He added that the Israeli forces deployed many military jeeps in the areas surrounding the hospitals including outside the gates of the hospitals. He added that the Israeli forces were banning the Palestinian ambulances from moving and from approaching the hospitals.

The Israeli forces imposed a curfew again on the city. All Palestinians were instructed to stay at home. The city's An-Najah University also announced a suspension of study in the university and the education directorate also announced that all schools in Nablus city would be closed Wednesday.

Palestinian security sources reported that the Israeli forces arrested the relatives of many so-called 'wanted' Palestinians in an attempt to pressurize the 'wanted' to surrender. Among those arrested were the mother of Amin Labbada, who is reportedly 'wanted' by the Israeli authorities; family members of Sufian Qanadilo, another 'wanted' Palestinian; and family members of Mahdi Abu Ghazala.

Eyewitnesses told Ma'an that the Israeli troops forced many Palestinian families in the Aqaba neighborhood of Nablus to evacuate their homes before then occupying the houses. These residential buildings were then transformed into Israeli military posts. Eyewitnesses said that the Israeli forces turned two schools in the city into military bases where they are interrogating Palestinians. One of the schools, Thafir Al Masri School, is located in the old city, and the other school, Al Fatimiyah School, is in the city center.

Ten Palestinian citizens were arrested in many parts of the city on Wednesday morning including a father of three sons, called Mahir Kharraz. The Israeli forces also arrested a student at An-Najah University, Ahmed Yusef Qa'u, 30. Qa'u is originally from the village of Kafr El-Dik, located southwest of Nablus in the Salfit governorate. The Israeli forces arrested Qa'u at his student residence near At-Takhasusi Hospital, a specialist medical centre, in Nablus, our correspondent in Nablus reported. Qa'u has previously been imprisoned by the Israeli forces but was released several years ago due to a lack of evidence against him.

Israeli sources said that the Israeli operation will continue and expand.

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=19926

Nouvelle occupation

Ce matin, l'armée Israélienne a repris position dans la ville de Naplouse.

Les soldats sont à quelques rues du dispensaire.

La vieille ville est totalement bouclée.

Les hôpitaux sont à nouveau encerclés et bouclés par les soldats.

Notre équipe tente d'acceder au dispensaire pour le proteger et y maintenir une présence médicale.

Help Doctors, dénonce et condamne fortement cette nouvelle violation du droit humanitaire internationale faite à la libre circulation des blessés, malades et personnels soignants.

27 février 2007

Que ce passe t il à Naplouse ?

Par Ayman Al Shakaa, Coordinateur Help Doctors Palestine

La ville est morte, les gens ils ont peur de sortir de leurs maisons.

L'armée israélienne dit que l'opération n'est pas terminée.

La rumeur circulent qu'il y a des soldats cachés dans des maisons dans la vieille ville.

Les habitants attendent le retour de l'armée, une terrible atmosphère de terreur et d'attente plane sur la ville.

Le dispensaire a reçue 12 personnes aujourd'hui, pour la plus part des enfants

Lent retour à la normale à Naplouse après le retrait israélien

Par Imad SAADA (AFP)

Les habitants de Naplouse, en Cisjordanie, contraints à se terrer chez eux pendant deux jours d'opérations militaires israéliennes, ont lentement renoué mardi avec leur quotidien après le retrait des soldats.

Des engins de la municipalité s'affairaient à raser des remblais de terre érigés par les soldats israéliens aux entrées de la casbah, la vieille ville de Naplouse où l'armée israélienne a concentré ses opérations avant de s'en retirer lundi soir.

Après deux jours de couvre-feu, les commerçants ont progressivement rouvert leurs magasins. Certains ont dû faire appel à des forgerons pour réparer les portes métalliques endommagées ou défoncées par les blindés israéliens.

Craignant un retour de l'armée israélienne, de nombreux habitants se sont rués vers les épiceries pour faire des provisions. Etudiants et écoliers ont repris le chemin de leurs établissements.

Un chef des Brigades des Martyrs d'Al-Aqsa, issues du Fatah, a affirmé que l'opération, en dépit des dévastations qu'elle a provoquées, avait été "un échec".

"Nous avons été surpris par l'ampleur de l'opération mais aucun combattant n'a été arrêté ou blessé", a-t-il affirmé à l'AFP sous couvert d'anonymat.

L'armée israélienne s'était retirée lundi soir de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, où elle avait lancé dimanche à l'aube une vaste opération durant laquelle un civil Palestinien a été tué et une dizaine d'autres personnes blessées.

Selon des témoins, toutes les jeeps militaires se sont retirées et aucun soldat en uniforme n'était plus visible mardi dans les rues de Naplouse, notamment dans la casbah.

En dépit du retrait des soldats, l'armée israélienne s'est refusée à confirmer la fin de l'opération, baptisée "hiver chaud".
"L'opération se poursuit mais je ne peux pas donner de détails", a déclaré mardi à l'AFP un porte-parole militaire.

Les soldats israéliens avaient effectué des perquisitions de maison en maison et pris le contrôle de plusieurs bâtiments. Des échanges de tirs sporadiques ont opposé les militaires à des combattants palestiniens, la casbah étant un bastion des groupes armés.

Les soldats avaient en outre pris d'assaut les locaux d'une chaîne de télévision locale, Al-Sanabel, et confisqué l'émetteur et des ordinateurs. Le propriétaire de la station, Nabigh Breik, a été arrêté, selon des sources de sécurité palestiniennes.

Le général israélien Yaïr Golan, commandant de la division chargée de la Cisjordanie, avait affirmé lundi soir que l'armée resterait "tant qu'il le faudrait pour lever la menace que fait peser sur le coeur d'Israël la présence de terroristes à Naplouse".
Selon lui, l'an dernier, 117 des 160 jeunes Palestiniens arrêtés en Cisjordanie et qui voulaient devenir des "martyrs" en préparant des attentats suicide en Israël, venaient de Naplouse.

"Plusieurs dizaines de Palestiniens ont été arrêtés, dont certains seront transférés dans des prisons", depuis le début de l'opération, a-t-il dit tout en admettant que sept Palestiniens recherchés n'avaient pas encore été capturés.

Selon lui, quatre caches d'armes où se trouvaient des engins explosifs ainsi que des ceintures utilisées par des kamikazes ont été découvertes.

Le président palestinien Mahmoud Abbas avait condamné l'opération et appelé le gouvernement israélien "à retirer immédiatement son armée de Naplouse".

Le Premier ministre désigné membre du mouvement islamiste Hamas, Ismaïl Haniyeh, a pour sa part dénoncé "une campagne criminelle" de l'armée israélienne.

Ouest France, Mardi 27 février 2007

Israeli army withdraws from streets of Nablus


Date: 27 / 02 / 2007 Time: 12:34
http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=19896

Nablus - Ma'an - Three days after the launch of 'Operation Warm Winter', the Israeli troops appear to have withdrawn from the centre of the West Bank city of Nablus on Tuesday morning.

The inhabitants are cautiously venturing back into the streets and shopkeepers are returning to their stores, where they are finding their doors broken and the contents of their shops ruined, our correspondent in Nablus has reported. The people of Nablus are still afraid that the Israeli forces might return to the city suddenly, especially after an Israeli officer announced that the Israeli military operation is still ongoing.

Palestinians in the city have also participated in burying the body of Anan Tibi, 42, who was killed by the Israeli forces on Monday. They took his body from Rafidia hospital to his house and then to the cemetery on Tuesday morning.

Palestinian security sources have warned the city's inhabitants to remain alert as there might be some soldiers hidden in the old city.

One of the so-called 'wanted' men said that the operation failed as the Israeli forces failed to arrest any of the "wanted Palestinians". He said that they are all safe and are threatening to continue their resistance and struggle against Israel.

From their side, the Israelis claim that they have arrested five 'wanted' men and discovered three laboratories for explosives in the city.

The Israeli forces conducted a fierce incursion of the city from Sunday morning to Tuesday morning. They imposed a strict curfew on the city, including blockading the city's hospitals, and occupied several residential homes. A school was converted into a detention and interrogation centre.

The Israeli troops faced fierce resistance in the streets of the old city at the start of the siege. Two Israeli soldiers were reportedly injured on the first day and many Israeli vehicles were damaged.

(Photo : Palestinian Paramedics try to rid wounded youth from Israeli soldiers inside the Old city of the West Bank city of Nablus February 26, 2007. MaanImages/Rami Swidan)

26 février 2007

2e Jour d'occupation

Par M. Ayman Al Shakaa, Coordinateur Help Doctors Palestine, à Naplouse

Couvre feu, jour 2,
Couvre feu, pluie, froid, stress … et la liste n'arrête pas ici.
Aujourd'hui l'armée israélienne est plus violente qu'hier, un homme de 50 ans a été tue et son fils bléssé.
J'ai contacté le maire de la ville pour demander son aide pour ouvrir le dispensaire, il était d'accord de nous aider a rentrer dans la vielle ville avec les pompiers, et j'ai propose a MSF de venir travailler avec nous dans la vielle ville, c'est ok. Mais après avoir consulté avec quelque personnes, aujourd'hui c'est très dangereux, nous allons ouvrir le dispensaire demain.

Occupation et Droit International Humanitaire

L’occupation et le droit international humanitaire : questions et réponses


1. Qu’est-ce que l’occupation ?

L’article 42 du Règlement de La Haye de 1907 dispose qu’un « territoire est considéré comme occupé lorsqu’il se trouve placé de fait sous l’autorité de l’armée ennemie. L’occupation ne s’étend qu’aux territoires où cette autorité est établie et en mesure de s’exercer ».

D’après leur article 2 commun, les quatre Conventions de Genève de 1949 s’appliquent à tout territoire occupé pendant un conflit armé international. Elles s’appliquent aussi si l’occupation du territoire d’un État ne rencontre aucune résistance armée.

La légalité de toute occupation est régie par la Charte des Nations Unies et la branche du droit connue sous le nom de jus ad bellum. Dès l’instant où la situation équivaut à une occupation de fait, le droit de l’occupation est applicable, que l’occupation soit considérée comme légale ou non.

Par conséquent, s'agissant de l’applicabilité du droit de l’occupation, il importe peu que l’occupation ait été approuvée par le Conseil de sécurité, que l’on connaisse son objectif ou qu’elle soit en fait appelée « invasion », « libération », « administration » ou « occupation ». Le droit de l’occupation étant essentiellement fondé sur des considérations humanitaires, seule la réalité sur le terrain détermine son application.

2. Quand le droit de l’occupation devient-il applicable ?

Les règles du droit international humanitaire se rapportant aux territoires occupés deviennent applicables lorsque le territoire se trouve placé sous le contrôle effectif de forces armées étrangères hostiles, même si l’occupation ne rencontre aucune résistance armée et qu’il n’y a pas de combats.

La question du « contrôle » donne lieu à au moins deux interprétations différentes. Une première interprétation serait qu’il y a une situation d’occupation quand une partie au conflit exerce une certaine autorité, ou un certain contrôle, sur un territoire étranger. Ainsi, par exemple, des troupes qui avancent en territoire étranger pourraient, lors de l’invasion déjà, être considérées comme liées par le droit de l’occupation. C’est l’interprétation que propose le CICR dans son Commentaire de la IVe Convention de Genève.

Une autre interprétation, plus restrictive, serait de dire qu’il n’y a de situation d’occupation que lorsqu’une partie au conflit peut exercer sur un territoire ennemi l’autorité suffisante lui permettant de s’acquitter de toutes les obligations qui découlent du droit de l’occupation. Cette interprétation est adoptée par un certain nombre de manuels militaires.

3. Quels sont les principes les plus importants qui régissent l’occupation ?

Les obligations de la puissance occupante sont énoncées dans le Règlement de La Haye de 1907 (art. 42-56) et dans la IVe Convention de Genève (CG IV, art. 27-34 et 47-78), ainsi que dans certaines dispositions du Protocole additionnel I et dans le droit international humanitaire coutumier.

Les accords passés entre la puissance occupante et les autorités locales ne peuvent priver la population d’un territoire occupé de la protection accordée par le droit international humanitaire (CG IV, art. 47) et les personnes protégées elles-mêmes ne peuvent en aucun cas renoncer à leurs droits (CG IV, art. 8).

Les principales règles du droit applicable en cas d’occupation précisent que :

• L'occupant n’acquiert pas la souveraineté sur le territoire.

• L’occupation n’est qu’une situation temporaire et les droits de l’occupant se limitent à la durée de cette période.

• La puissance occupante est tenue de respecter les lois en vigueur dans le territoire occupé, à moins qu’elles constituent une menace pour sa sécurité ou un obstacle à l’application du droit international de l’occupation.

• La puissance occupante doit prendre des mesures en vue de rétablir et d’assurer, autant qu’il est possible, l’ordre public et la sécurité publique.

• Dans toute la mesure de ses moyens, la puissance occupante a le devoir d’assurer des conditions satisfaisantes d’hygiène et de santé publique, ainsi que d’approvisionner en vivres la population sous occupation et de lui dispenser les soins médicaux nécessaires.

• Les personnes civiles vivant dans un territoire occupé ne peuvent pas être enrôlées de force dans les forces armées de l’occupant.

• Les transferts forcés de personnes civiles, en masse ou individuels, à l'intérieur ou en dehors du territoire occupé sont interdits.

• Les transferts de ressortissants civils de la puissance occupante dans le territoire occupé, qu’ils soient forcés ou volontaires, sont interdits.

• Les peines collectives sont interdites.

• La prise d’otages est interdite.

• Les mesures de représailles à l’égard des personnes protégées ou de leurs biens sont interdites.

• La confiscation des biens privés par l’occupant est interdite.

• La destruction ou la saisie de biens appartenant à l’ennemi est interdite, sauf si elles sont absolument nécessaires pour des raisons d’ordre militaire.

• Les biens culturels doivent être respectés.

• Les personnes poursuivies pour un délit pénal doivent bénéficier des procédures respectant les garanties judiciaires reconnues sur le plan international (par exemple, elles doivent être informées des motifs de leur arrestation, inculpées d’un délit spécifique et jugées de façon équitable dès que possible).

• Le personnel du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge doit être autorisé à mener à bien ses tâches humanitaires. Le CICR, en particulier, doit avoir accès à toutes les personnes protégées, en tout lieu, qu’elles soient privées de liberté ou non.

5. Territoires occupés

5 (a) Principes

Outre les règles générales contenues dans les articles 27 à 34 et développées ci-dessus, les règles spécifiques en situation d'occupation sont contenues dans les articles 47 à 78 de la IVe Convention. Toutefois, comme il a été rappelé plus haut, il faut également prendre en considération les normes du Règlement de La Haye, afin de saisir le sens et l'esprit de ces dispositions.

L'article 42 de ce Règlement décrit l'occupation comme suit : « un territoire est considéré comme occupé lorsqu'il se trouve placé de fait sous l'autorité de l'armée ennemie.»

Ainsi, l'occupation est une situation de plus ou moins longue durée, mais par essence temporaire, durant laquelle un territoire et sa population sont placés sous une puissance d'occupation. L'occupation n'entraîne aucun transfert de souveraineté [17].

L'occupation de guerre ne confère pas à l'État occupant « l'autorité étatique » sur la population du territoire occupé et sur ce territoire [18], mais entraîne uniquement une substitution provisoire et limitée dans la gestion du territoire et dans la responsabilité de créer des conditions nécessaires au développement de la personne humaine [19].

Ces principes ont été acceptés depuis le XIXe siècle. Sur le plan légal, le sort définitif d'un territoire occupé dépendait des termes d'un traité de paix. Dans l'intervalle, l'État occupant devait assurer l'ordre public et rétablir une vie aussi normale que possible pour la population occupée [20]. De nos jours, en vertu de la Charte des Nations Unies, l'acquisition de territoire par occupation ou annexion est illégale. L'idée sous-jacente est que l'occupation ne doit représenter qu'une phase transitoire qui ne peut prendre fin que par la restitution du territoire, ou exceptionnellement par d'autres solutions conformes au droit international.

L'occupant ne peut pas modifier le statut du territoire occupé. Administrateur de fait, il doit maintenir et laisser subsister les structures économiques, sociales et les coutumes. Il ne peut modifier les lois et les règlements en vigueur dans le territoire que dans les limites nécessaires pour lui permettre de remplir ses obligations en vertu de la Convention, et pour assurer l'administration régulière du territoire ou pour assurer sa propre sécurité (article 64). La puissance occupée conserve ses compétences législatives, administratives et juridictionnelles, étant entendu que la répartition des compétences entre État occupé et puissance occupante peut dans une certaine mesure être commandée par les nécessités de sécurité de cette dernière. Ainsi, l'État occupant est responsable du bien-être de la population protégée, et a le devoir d'un « good government » [21].

5 (b) Constatations

Dans le cadre de l'application de la IVe Convention à des territoires occupés, des abus et des violations précises ont pu être observés. En raison de certaines mesures prises à l'encontre des habitants, ce sont aussi les principes et l'esprit de la Convention tels que retracés ci-dessus qui ont été bafoués.

À noter que les occupations de longue durée ont provoqué des problèmes particuliers. À l'évidence, plus l'occupation perdure, plus il paraît difficile d'assurer un respect effectif de la IVe Convention. En effet, un développement du territoire est inévitable et même nécessaire. Cependant, l'État occupant doit promouvoir un développement normal ; celui-ci ne doit pas aboutir à une modification fondamentale de la nature du territoire occupé ou de sa population. En outre, un tel développement ne doit pas entraîner une dépendance du territoire occupé vis-à-vis de l'occupant.

5 (b) (iv) Prise en compte des impératifs militaires et de sécurité

Parallèlement à sa responsabilité de maintenir l'ordre dans les territoires occupés, la puissance occupante est en droit de veiller à sa propre sécurité. Les États ont pris en compte les nécessités militaires et les impératifs de sécurité dans la rédaction de la IVe Convention, en établissant un équilibre entre l'intérêt de la puissance occupante et les besoins de protection de la population.

Ainsi la puissance occupante peut-elle prendre des mesures de contrôle ou de sécurité nécessaires du fait de la guerre (article 27). Elle a le droit de constituer ses propres tribunaux militaires pour connaître de délits commis contre sa sécurité (article 64 et suiv.).

Dans les cas expressément prévus par la Convention, la puissance occupante peut soulever l'exception de sécurité. Par exemple, pour d'impérieuses raisons militaires, la population occupée peut être déplacée, ou au contraire, elle peut être retenue, même dans une région particulièrement dangereuse (article 49). Certaines destructions absolument nécessaires lors d'opérations militaires sont autorisées (article 53). Il convient cependant de toujours respecter l'équilibre entre les besoins de protection de la population, la pérennité de ses droits et les impératifs militaires et de sécurité.

En réalité, les États se réfèrent de façon extensive, et parfois erronée, à l'exception de sécurité et à l'état de nécessité, la raison d'État risquant alors d'envahir de façon arbitraire tous les domaines de la vie dans le territoire occupé. Par exemple, les mesures prises au nom du maintien de l'ordre ont paralysé la vie économique. Au nom de la sécurité, des terres cultivables ont été confisquées ou expropriées à des fins d'exploitation économique par les ressortissants de la puissance occupante, des maisons ont été détruites. L'accès aux champs et aux plantations a été entravé entraînant une dégradation de l'état nutritionnel dans certains villages. L'internement a été utilisé à d'autres fins que celles autorisées par la Convention ou pour contourner des procédures fixées par la loi (article 78).


4. Quels sont les droits de la puissance occupante à l’égard des biens et des ressources naturelles dans le territoire occupé ?

Biens privés

Les biens privés ne peuvent pas être confisqués par l’occupant.

Les vivres, médicaments et matériel médical ne seront réquisitionnés que pour les forces et l’administration d’occupation (c’est-à-dire, ni pour l’exportation hors du territoire occupé ni au bénéfice de personnes autres que les occupants, à moins que la réquisition soit nécessaire pour la population sous occupation elle-même) et seulement si les besoins de la population civile ont été pris en compte (CG IV, art. 55).

Biens publics

La puissance occupante peut saisir toute propriété mobilière de l’État de nature à servir aux opérations de guerre (Règlement de La Haye, art. 53).

L’occupant n’acquiert pas la propriété des biens publics immobiliers dans le territoire occupé, car il n’est qu’un administrateur temporaire. À condition qu’il respecte certaines restrictions concernant leur utilisation et leur exploitation, il peut néanmoins faire usage des biens publics, y compris des ressources naturelles, mais il doit sauvegarder le fonds de ces propriétés conformément aux règles de l’usufruit (Règlement de La Haye, art. 55).

5. Quand l’occupation prend-elle fin ?

Normalement, une occupation prend fin lorsque la puissance occupante se retire du territoire occupé ou en est chassée. Cependant, la présence prolongée de troupes étrangères ne signifie pas nécessairement que l’occupation continue.

Normalement aussi, un transfert de l’autorité à un gouvernement local – transfert qui rétablit le plein et libre exercice de la souveraineté – met un terme à l’état d’occupation, si le gouvernement accepte la présence prolongée de troupes étrangères sur son territoire. Néanmoins, le droit de l’occupation peut redevenir applicable si la situation sur le terrain change, c’est-à-dire si le territoire se trouve à nouveau « placé de fait sous l’autorité de l’armée ennemie » (Règlement de La Haye, art. 42) – en d’autres termes, sous le contrôle de troupes étrangères sans le consentement des autorités locales.

6. Quelle est la situation des personnes privées de liberté pendant et après l’occupation ?

Les prisonniers de guerre sont des personnes capturées, membres des forces armées et des milices associées, qui répondent aux critères fixés par la IIIe Convention de Genève (CG III, art. 4 A. 2) ; ils bénéficient des droits garantis par la Convention. Toute autre personne détenue dans un territoire occupé est protégée par la IVe Convention de Genève, sauf quelques rares exceptions telles que les ressortissants de la puissance occupante et de ses alliés. Cependant, aucune personne privée de liberté pour des raisons liées à la situation d’occupation ne peut être soustraite aux normes coutumières minimales garanties par l’article 75 du Protocole additionnel I.

Les prisonniers de guerre et les internés civils doivent être libérés sans délai à la fin des hostilités. Néanmoins, ceux qui seraient sous le coup d’une poursuite pénale pour un crime ou un délit de droit pénal pourront être retenus jusqu’à la fin de la procédure pénale ou jusqu’à l’expiration de la peine (CG III, art. 119, al. 5, CG IV, art. 133, al. 2). Jusqu’à leur libération et tant qu’elles sont sous l’autorité de l’occupant, toutes les personnes privées de liberté restent sous la protection du droit international humanitaire (CG III, art. 5, al. 1, CG IV, art. 6, al. 4).

7. Quel est le fondement des activités de protection du CICR en faveur des personnes privées de liberté pendant et après une occupation ?

Les Conventions de Genève et leurs Protocoles additionnels confèrent au CICR le droit de visiter toute personne capturée pour des raisons liées à un conflit armé international, y compris dans les situations d’occupation (GC III, art. 9 et 126, GC IV, art. 10 et 143, Protocole additionnel I, art. 81).

Si la violence continue après la fin de l’occupation, les activités de protection du CICR ont les bases juridiques suivantes :

Dans les conflits armés non internationaux, le CICR fonde ses activités de détention sur l’article 3 commun aux quatre Conventions de Genève (et sur le Protocole additionnel II, le cas échéant). L’article 3 établit le droit du CICR d’offrir ses services aux parties au conflit dans le but d’entreprendre des actions de secours et de visiter les personnes détenues pour des raisons liées au conflit.

Dans d’autres situations de violence interne, qui ne constituent pas véritablement des conflits armés, le CICR peut offrir ses services sur la base de son droit d’initiative prévu dans les Statuts du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (art. 5, par. 2, al. d, et par. 3)

AFP

L'armée israélienne poursuit son incursion à Naplouse "sans limite de temps"
25.02.07 | 23h46

L'armée israélienne poursuivait dimanche dans la soirée son incursion à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, qui a donné lieu à des échauffourées avec des Palestiniens, ont indiqué des sources militaires.

"L'incursion de l'armée à Naplouse, qui a commencé ce matin, se poursuit sans limite de temps", a déclaré à l'AFP une porte-parole de l'armée israélienne.


"Trois combattants palestiniens recherchés par Israël ont été arrêtés. Une trentaine d'autres Palestiniens qui participaient aux échauffourées ont été détenus pour être interrogés puis relâchés", a-t-elle ajouté.

Selon des sources médicales, huit Palestiniens ont été légèrement blessés lors des heurts avec les soldats israéliens. L'armée israélienne a de son côté indiqué que deux de ses soldats avaient été légèrement blessés.

Les soldats, arrivés dans le centre de Naplouse à bord d'une vingtaine de jeeps et véhicules blindés, ont imposé un couvre-feu et encerclé plusieurs bâtiments de la ville, y compris deux hôpitaux, ont indiqué des témoins.

Les forces israéliennes ont mené des recherches à l'intérieur des maisons pendant toute la journée, selon des sources de sécurité palestiniennes.

L'opération vise à découvrir des caches d'armes et d'explosifs et à arrêter des responsables d'attentats contre Israël, selon l'armée israélienne.

Elle intervient alors qu'un attentat suicide a été déjoué la semaine dernière à Tel-Aviv et que l'armée a dit avoir découvert à Naplouse samedi et dimanche deux laboratoires pour la fabrication d'explosifs.

Selon ce porte-parole, neuf centre clandestins de production de bombes ont été découverts par l'armée israélienne à Naplouse depuis 2006.

"Cette opération était nécessaire en raison d'informations selon lesquelles une cellule de terroristes se préparait à perpétrer des attentats en Israël", a déclaré Yaïr Golan, commandant de la division l'armée israélienne pour la Cisjordanie, dont les propos ont été rapportés par la radio publique.

Le bureau du président palestinien Mahmoud Abbas a qualifié de "scandaleuse agression" l'incursion israélienne.

"Cette agression par le gouvernement d'occupation israélien revient à couper la route à tous nos efforts pour parvenir à la paix", a indiqué un communiqué du bureau du président palestinien.

Le gouvernement palestinien, dirigé par le Hamas, a quant à lui fait appel à la communauté internationale.

"La communauté internationale devrait comprendre que Israël, par sa continuelle politique d'agression dans les territoires palestiniens, menace toute chance de stabilité dans la région", a déclaré le mouvement islamiste dans un communiqué.

Le processus de paix est au point mort malgré l'activité diplomatique de ces dernières semaines, marquée notamment par la rencontre tripartite de lundi dernier entre le Premier ministre israélien Ehud Olmert, le président palestinien Mahmoud Abbas et la secrétaire d'Etat américaine Condoleeza Rice.

25 février 2007

COUVRE FEU



Par Ayman Shakaa, Coordinateur du Dispensaire Help Doctors à Naplouse

Couvre feu, ça nous manquait pas vraiment,

Hier, deux opérations militaires dans la ville, une la nuit et une l'après – midi, malgré ça, 19 malades sont tout de même venus au dispensaire.

Aujourd'hui, la ville s'est réveillée sous les annonces des hauts parleurs des jeeps de l'armée israélienne qui impose le couvre feu totale sur la vielle ville et ses environs.

Une grande opération militaire, plus de 80 véhicules de l'armée israélienne. Ce qui est nouveaux cette fois ci, l'armée a piratées les ondes des radios et télés locales pour transmettre des messages et des appelles au citoyens de la ville.

Les deux hôpitaux gouvernementaux, Al-Watani et Rafeedia, et un hôpital charitable, Ittihad, sont encerclés par l'armée, et toute entrée dans ces hôpitaux est contrôlée par l'armée.

L'armée annonce que l'opération va continuer plusieurs jours.