12 Mar 2007 17:22:00 GMT
Blogged by: Megan Rowling
REUTERS/Mohammed Salem
It's common knowledge that life for ordinary Palestinians has got tougher since the election victory of the Islamist group Hamas a year ago pushed Israel to tighten security and Western donors to freeze aid. But just how bad have things become?
"Over the past 12 months, living conditions and personal dignity have declined considerably," Karen Koning AbuZayd, the Commissioner General of the United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East (UNRWA), said in a speech at Chatham House think tank in London last week.
She backed up her observation with some concrete examples. Kids are going without shoes. School canteens are shut. Weddings are being postponed. Donkey carts are increasingly being used to transport goods. Jewellers are buying jewellery from their customers rather than the other way round.
Koning AbuZayd also told a depressing story about Palestinian children acting out funeral scenes during their school break-time, complete with a mini "martyr".
The rising violence and restrictions on the movement of Palestinians in Gaza and the West Bank are causing the social fabric to unravel, said the UNRWA head. That's reflected partly in a rise in violent crimes, with more recorded in 2006 than throughout the whole period from 1948 to 2005, she noted.
NO PLACE TO GO
Another sign of the fallout is that more and more Palestinians are trying to leave. According to Koning AbuZayd, some 10,000 headed abroad between July and November last year.
But it's not that easy to find a place to go, reports Steven Erlanger in a feature in the International Herald Tribune revealing the extent of despair among Palestinian children and youth growing up under the second intifada, which began in 2000.
Nader Said, a political scientist at Birzeit University in the West Bank, tells the newspaper that 35 percent of Palestinians over the age of 18 want to emigrate and nearly 50 percent of those between 18 and 30 would leave if they could. "That's a huge indicator...In the worst times here, when Israeli troops were everywhere, the figure in the population was less than 20 percent," he's quoted as saying.
But, according to the paper, it's hard for Palestinians to get permission to go and work in Jordan or the Gulf these days, and though they can seek asylum in Europe, they need a visa to get there first. Cuba and China are a bit more welcoming it appears, but the paper reports that, with many travel agents willing to sell fake documents, some end up getting sent back before they reach their destinations.
The IHT article documents how a lack of jobs and a loss of faith in the prospect of a political settlement are pushing more and more young people to become militants. And children are internalising violence at a very early age.
During an interview Erlanger carries out with a family living in a refugee camp in Gaza, six-year-old Mustafa and his little brother Ahmed suddenly unfurl the new umbrellas they're playing with and shout "Qassams!", referring to the bombs launched by militants into Israel.
Mustafa's mum tells Erlanger that, after watching the news of a family killed by shelling on a Gaza beach last summer, her son said, "I want to be fat, mommy." But why? "Because I want to put on a suicide belt and not have the Israelis see it."
KILLINGS OF WOMEN
Women are also suffering from the brutalisation of Palestinian society. In a recent story from the U.N. news agency IRIN, researchers say the number of killings specifically targeting women (femicide) is on the rise, though getting exact statistics is very difficult.
The article says that in 2006 17 Palestinian women were reported to have been the victims of so-called honour killings, when women are murdered because they're thought to have shamed their families by activities such as sex before marriage.
"The general atmosphere here in Gaza is encouraging this - there is no respect for law, no punishment of criminals and everyone has a gun," Mona Shawa, director of the women's unit at the Palestinian Centre for Human Rights in Gaza, told IRIN.
UNRWA's Koning AbuZayd believes that a bigger focus on the human rights of Palestinians would help emphasise their worsening plight.
At the meeting in London, she recommended that the international community keep a body of rights observers and fact-finders resident in the Palestinian territories, rather than just sending in occasional missions. Their work could lay the foundations for judicial processes to stop the abuses, she suggested.
"The discourse on Palestine is about security, borders and the war on terror," she said. "The discourse on human rights hasn't received the attention it deserves."
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18 mars 2007
14 mars 2007
L'Europe face à ses responsabilités
Palestine, l'Europe face à ses responsabilités, par Robert Malley
LE MONDE | 13.03.07 | 12h46 • Mis à jour le 13.03.07 | 13h15
La situation catastrophique du monde palestinien reflète, en partie, l'échec d'une politique américaine irresponsable. Elle reflète tout autant l'échec de tous ceux - européens en particulier - qui se devaient de l'infléchir.
Depuis mars 2006, date de la formation du gouvernement par le Hamas, cette politique peut se résumer en quelques mots : boycott financier et diplomatique dudit gouvernement tant qu'il n'aura pas respecté les trois conditions du Quartet, à savoir : la reconnaissance d'Israël, la renonciation à la violence et l'acceptation des accords passés. Objectif affiché : que le mouvement islamiste fasse son aggiornamento idéologique ; espoir à peine dissimulé : que son incapacité à gouverner retourne l'opinion publique contre lui et ramène au pouvoir ceux que les élections venaient de désavouer. L'aide économique et militaire fournie au Fatah est venue compléter ce tableau, puisque ce faisant Washington comptait préparer une confrontation entre rivaux palestiniens.
Discutable dans le principe, cette stratégie s'est révélée pour le moins désastreuse dans la pratique. Le président Mahmoud Abbas est plus faible aujourd'hui qu'il y a un an. Le Hamas ne s'est pas plié aux exigences du Quartet et, bien que lui aussi ait perdu de sa popularité, il reste au pouvoir et n'est pas près d'en être délogé. L'Autorité palestinienne, à laquelle l'Europe a versé des sommes considérables, est au bord de l'effondrement. La guerre civile menace dans les territoires occupés. Le cessez-le-feu israélo-palestinien, fragile dès le départ, chancelle. Le processus de paix est au point mort. Sur tous les plans - sécuritaire, politique, social, économique, institutionnel ou diplomatique - l'approche adoptée par le Quartet l'aura éloigné des objectifs qu'il s'était fixés.
L'accord passé à La Mecque entre le Hamas et le Fatah offre l'occasion de tourner cette triste page. Ayant réalisé que l'opinion publique palestinienne les considérait tous deux coupables, que ni l'un ni l'autre ne sortirait vainqueur de ce conflit et que leur corps-à-corps menaçait de dégénérer en guerre civile, ils se sont entendus pour constituer un gouvernement d'union et mettre un terme aux combats. L'accord est fragile. Les deux organisations vont devoir témoigner de bien plus d'humilité qu'elles n'en ont démontré à ce jour ; accepter le principe sans précédent dans l'histoire du mouvement national d'une véritable cohabitation entre nationalistes et islamistes ; et maîtriser l'instinct de revanche qui s'est répandu au sein de la population.
Mais le succès de La Mecque dépendra également, et pour beaucoup, de l'attitude internationale. Déjà s'élèvent des voix qui, tout en saluant hypocritement l'effort saoudien, réclament du gouvernement à venir qu'il respecte les conditions précédemment imposées. De l'administration Bush on ne s'attendait guère à mieux. Mais de l'Europe ? N'aura-t-elle rien appris de cette faillite collective ? Si accord il y a eu en Arabie saoudite, c'est bien parce que le Hamas n'a pas été sommé d'accomplir une révolution idéologique qu'il ne fera pas mais plutôt encouragé à réaliser une évolution pragmatique qu'il fera peut-être. Par conséquent, demander le respect des conditions du Quartet, c'est exiger une renégociation des accords de La Mecque, ce qui revient à les torpiller.
Le parcours du Hamas est tel qu'il justifie qu'on le mette à l'essai : est-il prêt à accepter et à imposer un cessez-le-feu réciproque ? Est-il disposé à laisser les mains libres au président Abbas, dûment mandaté en tant que dirigeant de l'OLP à négocier avec Israël ? Est-il d'accord pour que soit soumis à référendum tout accord que Mahmoud Abbas aura conclu ? Et s'engage-t-il à en respecter les résultats ?
En guise de réponse, certains dirigeants européens se réfèrent à la nécessaire loyauté transatlantique. Mais c'est là confondre objectifs et moyens. Solidarité avec les Etats-Unis, bien évidemment, mais pas à n'importe quel prix, pas au prix d'un abandon de toute logique et de toute raison. Un gouvernement d'union nationale est devenu un impératif, la condition préalable à tout progrès, que ce soit vers la fin des combats fratricides, la stabilisation de l'arène palestinienne, le rétablissement de ses institutions, l'arrêt des hostilités israélo-palestiniennes, ou même la reprise d'un authentique processus de paix. Contribuer à l'échec des accords de La Mecque, boycotter d'emblée un nouveau gouvernement comprenant certains des dirigeants palestiniens les plus pragmatiques, et continuer à le priver des moyens de gouverner, c'est garantir une marche en sens inverse, irréversible peut-être.
Ce réflexe européen, ce besoin de faire écho aux positions de Washington est un double aveu : croyance démesurée dans l'obstination américaine et foi insuffisante dans sa capacité propre. Que l'Europe au contraire exprime avec conviction et fermeté sa position, qu'elle s'y tienne et - avec l'appui du monde arabe - la mette en oeuvre, et ce sont les Etats-Unis qui devront s'adapter. Qu'elle cesse de s'abriter derrière une administration qui n'en a plus que pour deux ans. Et qu'elle assume enfin ses propres responsabilités.
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Robert Malley est directeur du programme Proche-Orient de l'International Crisis Group.
Article paru dans l'édition du 14.03.07.
LE MONDE | 13.03.07 | 12h46 • Mis à jour le 13.03.07 | 13h15
La situation catastrophique du monde palestinien reflète, en partie, l'échec d'une politique américaine irresponsable. Elle reflète tout autant l'échec de tous ceux - européens en particulier - qui se devaient de l'infléchir.
Depuis mars 2006, date de la formation du gouvernement par le Hamas, cette politique peut se résumer en quelques mots : boycott financier et diplomatique dudit gouvernement tant qu'il n'aura pas respecté les trois conditions du Quartet, à savoir : la reconnaissance d'Israël, la renonciation à la violence et l'acceptation des accords passés. Objectif affiché : que le mouvement islamiste fasse son aggiornamento idéologique ; espoir à peine dissimulé : que son incapacité à gouverner retourne l'opinion publique contre lui et ramène au pouvoir ceux que les élections venaient de désavouer. L'aide économique et militaire fournie au Fatah est venue compléter ce tableau, puisque ce faisant Washington comptait préparer une confrontation entre rivaux palestiniens.
Discutable dans le principe, cette stratégie s'est révélée pour le moins désastreuse dans la pratique. Le président Mahmoud Abbas est plus faible aujourd'hui qu'il y a un an. Le Hamas ne s'est pas plié aux exigences du Quartet et, bien que lui aussi ait perdu de sa popularité, il reste au pouvoir et n'est pas près d'en être délogé. L'Autorité palestinienne, à laquelle l'Europe a versé des sommes considérables, est au bord de l'effondrement. La guerre civile menace dans les territoires occupés. Le cessez-le-feu israélo-palestinien, fragile dès le départ, chancelle. Le processus de paix est au point mort. Sur tous les plans - sécuritaire, politique, social, économique, institutionnel ou diplomatique - l'approche adoptée par le Quartet l'aura éloigné des objectifs qu'il s'était fixés.
L'accord passé à La Mecque entre le Hamas et le Fatah offre l'occasion de tourner cette triste page. Ayant réalisé que l'opinion publique palestinienne les considérait tous deux coupables, que ni l'un ni l'autre ne sortirait vainqueur de ce conflit et que leur corps-à-corps menaçait de dégénérer en guerre civile, ils se sont entendus pour constituer un gouvernement d'union et mettre un terme aux combats. L'accord est fragile. Les deux organisations vont devoir témoigner de bien plus d'humilité qu'elles n'en ont démontré à ce jour ; accepter le principe sans précédent dans l'histoire du mouvement national d'une véritable cohabitation entre nationalistes et islamistes ; et maîtriser l'instinct de revanche qui s'est répandu au sein de la population.
Mais le succès de La Mecque dépendra également, et pour beaucoup, de l'attitude internationale. Déjà s'élèvent des voix qui, tout en saluant hypocritement l'effort saoudien, réclament du gouvernement à venir qu'il respecte les conditions précédemment imposées. De l'administration Bush on ne s'attendait guère à mieux. Mais de l'Europe ? N'aura-t-elle rien appris de cette faillite collective ? Si accord il y a eu en Arabie saoudite, c'est bien parce que le Hamas n'a pas été sommé d'accomplir une révolution idéologique qu'il ne fera pas mais plutôt encouragé à réaliser une évolution pragmatique qu'il fera peut-être. Par conséquent, demander le respect des conditions du Quartet, c'est exiger une renégociation des accords de La Mecque, ce qui revient à les torpiller.
Le parcours du Hamas est tel qu'il justifie qu'on le mette à l'essai : est-il prêt à accepter et à imposer un cessez-le-feu réciproque ? Est-il disposé à laisser les mains libres au président Abbas, dûment mandaté en tant que dirigeant de l'OLP à négocier avec Israël ? Est-il d'accord pour que soit soumis à référendum tout accord que Mahmoud Abbas aura conclu ? Et s'engage-t-il à en respecter les résultats ?
En guise de réponse, certains dirigeants européens se réfèrent à la nécessaire loyauté transatlantique. Mais c'est là confondre objectifs et moyens. Solidarité avec les Etats-Unis, bien évidemment, mais pas à n'importe quel prix, pas au prix d'un abandon de toute logique et de toute raison. Un gouvernement d'union nationale est devenu un impératif, la condition préalable à tout progrès, que ce soit vers la fin des combats fratricides, la stabilisation de l'arène palestinienne, le rétablissement de ses institutions, l'arrêt des hostilités israélo-palestiniennes, ou même la reprise d'un authentique processus de paix. Contribuer à l'échec des accords de La Mecque, boycotter d'emblée un nouveau gouvernement comprenant certains des dirigeants palestiniens les plus pragmatiques, et continuer à le priver des moyens de gouverner, c'est garantir une marche en sens inverse, irréversible peut-être.
Ce réflexe européen, ce besoin de faire écho aux positions de Washington est un double aveu : croyance démesurée dans l'obstination américaine et foi insuffisante dans sa capacité propre. Que l'Europe au contraire exprime avec conviction et fermeté sa position, qu'elle s'y tienne et - avec l'appui du monde arabe - la mette en oeuvre, et ce sont les Etats-Unis qui devront s'adapter. Qu'elle cesse de s'abriter derrière une administration qui n'en a plus que pour deux ans. Et qu'elle assume enfin ses propres responsabilités.
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Robert Malley est directeur du programme Proche-Orient de l'International Crisis Group.
Article paru dans l'édition du 14.03.07.
Naplouse autrement...
Les voleurs de Naplouse
LE MONDE | 13.03.07 | 12h46 • Mis à jour le 13.03.07 | 14h42
NAPLOUSE ENVOYÉ SPÉCIAL
Les habitants de Naplouse n'ont d'yeux que pour lui. Un cabriolet flambant neuf, modèle allemand, couleur sable. Tout le monde l'a vu au moins une fois serpenter sur les hauteurs de la ville. Avec sa ligne fuselée, sa carrosserie dorée, ses sièges en cuir noir et sa capote qui se rétracte dans un doux ronronnement, pas moyen de le rater. C'est le genre de véhicule que l'on s'attend davantage à croiser le long des plages de Tel-Aviv que dans les rues sinistrées de Naplouse. Et pour cause : ce bolide tape-à-l'oeil, comme des milliers d'autres voitures en circulation dans la ville, a été volé en Israël. Selon Moshé Ederi, commandant de l'unité de police Edgar, chargé de la lutte contre ce trafic, "plus de 33 000 véhicules sont volés chaque année en Israël et 70 % d'entre eux finissent dans les territoires palestiniens".
C'est le paradoxe de Naplouse. La capitale du nord de la Cisjordanie n'a jamais été autant surveillée par l'armée israélienne. Et le trafic de voitures entre l'Etat juif et ce haut lieu de l'Intifada n'a jamais été aussi juteux. En dépit du cordon de check-points, de tranchées et de monticules de terre qui étrangle la ville, des dizaines de véhicules israéliens y pénètrent illégalement chaque semaine. Il suffit d'observer la circulation en centre-ville l'espace de quelques minutes pour s'en convaincre. Un tiers, voire la moitié des véhicules en service, notamment les taxis, proviennent d'Israël. On les reconnaît à leur fausse plaque d'immatriculation palestinienne.
"Il y a trois sources d'approvisionnement, explique Adel Yaïsh, le maire de Naplouse, élu fin 2005 sur une liste du Mouvement de la résistance islamique, Hamas. Une partie de ces véhicules illégaux a été vendue à bas prix à des Palestiniens par des propriétaires israéliens qui se sont fait rembourser par leur assurance ("taslim" en arabe). Une autre partie est constituée de véhicules qui n'ont plus le droit de circuler en Israël parce qu'ils sont trop vieux et qui sont revendus pour une bouchée de pain à des Palestiniens (mashtubé). Et la troisième partie est composée de voitures directement volées dans les rues des villes israéliennes (takhbir)."
Le cabriolet allemand, une Audi A4, appartient à cette dernière famille. Son heureux acquéreur est un Palestinien de 20 ans avec les cheveux taillés en brosse et tartinés de gel, le signe de reconnaissance des jeunes du camp de réfugiés de Balata. Maigrelet, les traits encore juvéniles mais déjà empreints de la morgue de ceux qui se veulent au-dessus des lois, il accepte de parler tout en conduisant son bijou. "A certaines périodes, je fais rentrer trois ou quatre voitures par jour, dit-il en usant d'un prénom fictif, Ahmed. Sur chaque arrivage, je gagne environ 4 000 shekels (723 euros). Depuis que j'ai commencé, il y a trois ans, j'ai conduit près d'un millier de voitures israéliennes jusqu'à Naplouse". Impossible évidemment de vérifier ses dires. Ahmed oeuvre dans la partie recel du trafic. Les voleurs, assure-t-il, sont des Palestiniens de Kalkiliya, une ville située à la frontière entre Israël et la Cisjordanie. "Les types qui ont fauché cette voiture-ci ont préparé leur coup pendant une semaine. Ils l'ont repérée, ils ont noté où son propriétaire la garait et où il habitait. Et puis, une nuit, ils sont rentrés chez lui et ils lui ont pris les clés. Pas besoin de fracturer la bagnole. Du travail de pro. Le plus marrant, dans l'affaire, est que leur victime est un major de l'armée israélienne !"
Comment les voleurs franchissent-ils le mur de béton qui entoure Kalkiliya ? "Ils travaillent de concert avec des gangs israéliens", affirme Moshé Ederi, commandant de l'unité Edgar. Ahmed, lui, reste muet sur le sujet. Son boulot, c'est le convoyage entre Kalkiliya et Naplouse. Il excelle dans les parties de cache-cache qu'il faut livrer avec les patrouilles israéliennes censées cerner la ville. "Le principe numéro un, c'est d'avoir un taxi qui ouvre la route devant toi. Il faut avoir aussi une pelle dans le coffre pour dégager au besoin les tas de terre placés par l'armée. Certains de mes collègues qui parlent hébreu se mettent une kippa sur la tête pour tromper les soldats en cas de contrôle." Pour l'épreuve ultime, l'entrée dans Naplouse, Ahmed a le choix entre deux combines. "Quelquefois, je prends la route d'Itamar (une colonie juive qui surplombe Naplouse), et puis, avant l'entrée, je braque et je traverse au ralenti un vaste champ d'oliviers. D'autres fois, je passe par le Wadi Badhan, une vallée au nord-est de Naplouse. Le barrage de l'armée y est léger. Quand vient mon tour de passer, j'avance doucement vers les soldats et puis, au dernier moment, j'accélère à fond. Il faut se baisser car les soldats peuvent te tirer dessus. Mais, en général, ça passe."
Pas toujours cependant. Début février, l'un de ses comparses a été grièvement blessé par la police israélienne alors qu'il tentait de forcer un barrage. "Je fais cela par amour du risque, pour l'adrénaline", se vante Ahmed sur un ton hâbleur. Pour les débutants, il existe d'autres filières moins périlleuses. Certains véhicules, notamment les mashtubé, sont introduits par des Samaritains, membres d'une petite communauté apparentée au judaïsme et implantée en lisière de Naplouse. Les Samaritains, qui disposent de la carte d'identité israélienne, sont les seules personnes autorisées à rentrer dans la ville avec une plaque de l'Etat juif.
Au quartier général de la police municipale, le major Abdel Hakim Salawdeh incrimine aussi les soldats israéliens stationnés autour de Naplouse. "La nuit, quand le check-point d'Huwara (au sud de la ville) est fermé, des Palestiniens font passer des voitures en achetant le silence des soldats avec des billets ou une barrette de cannabis."
Naplouse est ainsi devenu "le" supermarché à ciel ouvert de la voiture quasi neuve à tout petit prix. Une Golf de 3 ans d'âge se monnaye 9 000 shekels. Une jeep KIA moitié moins. Les Skoda et les Passat, très prisées des chauffeurs de taxi, partent comme des petits pains. "Les voitures s'échangent comme un paquet de cigarettes, confie un membre de la haute bourgeoisie naplousie. Avec la misère, le chômage qui touche environ 45 % des familles, et les check-points qui étouffent la ville, les gens ne se gênent plus. J'ai moi-même testé le système. J'ai commandé à une connaissance une jeep GMC. Trois jours plus tard, elle m'était livrée. Avec lecteur CD et siège en cuir. Le tout pour 5 000 shekels. Dernièrement, on m'a même proposé une Mercedes blindée pour 60 000 shekels."
Le phénomène alimente l'anarchie galopante dont Naplouse s'est fait une spécialité. "C'est un fléau, déplore le maire, Adel Yaïsh. N'importe qui peut s'improviser taxi. Un gamin de 15 ans peut s'offrir un volant pour une bouchée de pain. En cas d'accident, c'est le drame, car, évidemment, ces véhicules ne sont pas assurés." Quand le processus de paix donnait encore l'impression de conduire quelque part, la police palestinienne avait coopéré avec son homologue israélienne pour démanteler cette industrie. Mais, depuis le début de la deuxième Intifada, en 2000, et hormis à Kalkiliya, la collaboration est gelée.
A intervalles irréguliers, les services de sécurité palestiniens, ou du moins ce qu'il en reste, lancent des campagnes de contrôle. La dernière en date à Naplouse, en décembre 2005, avait permis de mettre la main sur près de 500 voitures illégales. "Pour mener une opération aussi impopulaire, nous avons dû ruser, se souvient le major Salawdeh. Nous avons fait venir des forces de toute la Cisjordanie afin d'éviter que les policiers de Naplouse ne soient l'objet de pressions de leurs proches. Les voitures étaient détruites sur place au bulldozer pour prévenir toute réclamation." Ce coup de filet n'avait pu être mené à bien qu'avec le feu vert de l'armée israélienne, qui s'était engagée à ne pas mener d'incursion en ville durant la journée. L'arrangement n'a pas pu être reconduit. "Les Israéliens n'ont pas intérêt à ce que nous ramenions l'ordre dans Naplouse, accuse le major Salawdeh. L'anarchie locale leur permet d'entretenir un réseau de collaborateurs à peu de frais et de s'introduire incognito en ville. Il leur est même arrivé de venir liquider des militants en usant de voitures volées qu'ils avaient piégées avant que leur cible n'en prenne livraison."
Ahmed-la-tête-brûlée n'a pas peur. Contrairement à d'autres trafiquants qui profitent de leur expertise en contournement de barrages militaires pour ravitailler les groupes armés en munitions et en kalachnikovs, lui se concentre uniquement sur les convoyages de véhicules volés. "La résistance ne m'intéresse pas, dit-il. Plus personne n'a de respect pour les martyrs." Avec l'acquisition du cabriolet, en revanche, il est devenu une vedette. En descendant vers le centre-ville, il savoure les regards envieux des passants, moque l'apathie des policiers et klaxonne les filles. Il raconte aussi comment la compagnie d'assurances de l'infortuné major israélien vient de l'appeler pour lui proposer de racheter le bijou à roues. "Ils ont obtenu mon numéro de portable par des indics arabes qui connaissent les voleurs de Kalkiliya", explique-t-il.
Ahmed n'a pas donné de réponse. En entrepreneur avisé, il attend que les enchères montent. Dans la boîte à gants, il s'empare d'un des CD de l'ancien propriétaire et le glisse dans le lecteur. Le morceau commence par un tonitruant "Good morning Israël !" sur fond de rythmique électronique. Ahmed pousse le volume, écrase l'accélérateur, et part d'un immense éclat de rire.
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3218,50-882467,0.html
Benjamin Barthe
Article paru dans l'édition du 14.03.07
LE MONDE | 13.03.07 | 12h46 • Mis à jour le 13.03.07 | 14h42
NAPLOUSE ENVOYÉ SPÉCIAL
Les habitants de Naplouse n'ont d'yeux que pour lui. Un cabriolet flambant neuf, modèle allemand, couleur sable. Tout le monde l'a vu au moins une fois serpenter sur les hauteurs de la ville. Avec sa ligne fuselée, sa carrosserie dorée, ses sièges en cuir noir et sa capote qui se rétracte dans un doux ronronnement, pas moyen de le rater. C'est le genre de véhicule que l'on s'attend davantage à croiser le long des plages de Tel-Aviv que dans les rues sinistrées de Naplouse. Et pour cause : ce bolide tape-à-l'oeil, comme des milliers d'autres voitures en circulation dans la ville, a été volé en Israël. Selon Moshé Ederi, commandant de l'unité de police Edgar, chargé de la lutte contre ce trafic, "plus de 33 000 véhicules sont volés chaque année en Israël et 70 % d'entre eux finissent dans les territoires palestiniens".
C'est le paradoxe de Naplouse. La capitale du nord de la Cisjordanie n'a jamais été autant surveillée par l'armée israélienne. Et le trafic de voitures entre l'Etat juif et ce haut lieu de l'Intifada n'a jamais été aussi juteux. En dépit du cordon de check-points, de tranchées et de monticules de terre qui étrangle la ville, des dizaines de véhicules israéliens y pénètrent illégalement chaque semaine. Il suffit d'observer la circulation en centre-ville l'espace de quelques minutes pour s'en convaincre. Un tiers, voire la moitié des véhicules en service, notamment les taxis, proviennent d'Israël. On les reconnaît à leur fausse plaque d'immatriculation palestinienne.
"Il y a trois sources d'approvisionnement, explique Adel Yaïsh, le maire de Naplouse, élu fin 2005 sur une liste du Mouvement de la résistance islamique, Hamas. Une partie de ces véhicules illégaux a été vendue à bas prix à des Palestiniens par des propriétaires israéliens qui se sont fait rembourser par leur assurance ("taslim" en arabe). Une autre partie est constituée de véhicules qui n'ont plus le droit de circuler en Israël parce qu'ils sont trop vieux et qui sont revendus pour une bouchée de pain à des Palestiniens (mashtubé). Et la troisième partie est composée de voitures directement volées dans les rues des villes israéliennes (takhbir)."
Le cabriolet allemand, une Audi A4, appartient à cette dernière famille. Son heureux acquéreur est un Palestinien de 20 ans avec les cheveux taillés en brosse et tartinés de gel, le signe de reconnaissance des jeunes du camp de réfugiés de Balata. Maigrelet, les traits encore juvéniles mais déjà empreints de la morgue de ceux qui se veulent au-dessus des lois, il accepte de parler tout en conduisant son bijou. "A certaines périodes, je fais rentrer trois ou quatre voitures par jour, dit-il en usant d'un prénom fictif, Ahmed. Sur chaque arrivage, je gagne environ 4 000 shekels (723 euros). Depuis que j'ai commencé, il y a trois ans, j'ai conduit près d'un millier de voitures israéliennes jusqu'à Naplouse". Impossible évidemment de vérifier ses dires. Ahmed oeuvre dans la partie recel du trafic. Les voleurs, assure-t-il, sont des Palestiniens de Kalkiliya, une ville située à la frontière entre Israël et la Cisjordanie. "Les types qui ont fauché cette voiture-ci ont préparé leur coup pendant une semaine. Ils l'ont repérée, ils ont noté où son propriétaire la garait et où il habitait. Et puis, une nuit, ils sont rentrés chez lui et ils lui ont pris les clés. Pas besoin de fracturer la bagnole. Du travail de pro. Le plus marrant, dans l'affaire, est que leur victime est un major de l'armée israélienne !"
Comment les voleurs franchissent-ils le mur de béton qui entoure Kalkiliya ? "Ils travaillent de concert avec des gangs israéliens", affirme Moshé Ederi, commandant de l'unité Edgar. Ahmed, lui, reste muet sur le sujet. Son boulot, c'est le convoyage entre Kalkiliya et Naplouse. Il excelle dans les parties de cache-cache qu'il faut livrer avec les patrouilles israéliennes censées cerner la ville. "Le principe numéro un, c'est d'avoir un taxi qui ouvre la route devant toi. Il faut avoir aussi une pelle dans le coffre pour dégager au besoin les tas de terre placés par l'armée. Certains de mes collègues qui parlent hébreu se mettent une kippa sur la tête pour tromper les soldats en cas de contrôle." Pour l'épreuve ultime, l'entrée dans Naplouse, Ahmed a le choix entre deux combines. "Quelquefois, je prends la route d'Itamar (une colonie juive qui surplombe Naplouse), et puis, avant l'entrée, je braque et je traverse au ralenti un vaste champ d'oliviers. D'autres fois, je passe par le Wadi Badhan, une vallée au nord-est de Naplouse. Le barrage de l'armée y est léger. Quand vient mon tour de passer, j'avance doucement vers les soldats et puis, au dernier moment, j'accélère à fond. Il faut se baisser car les soldats peuvent te tirer dessus. Mais, en général, ça passe."
Pas toujours cependant. Début février, l'un de ses comparses a été grièvement blessé par la police israélienne alors qu'il tentait de forcer un barrage. "Je fais cela par amour du risque, pour l'adrénaline", se vante Ahmed sur un ton hâbleur. Pour les débutants, il existe d'autres filières moins périlleuses. Certains véhicules, notamment les mashtubé, sont introduits par des Samaritains, membres d'une petite communauté apparentée au judaïsme et implantée en lisière de Naplouse. Les Samaritains, qui disposent de la carte d'identité israélienne, sont les seules personnes autorisées à rentrer dans la ville avec une plaque de l'Etat juif.
Au quartier général de la police municipale, le major Abdel Hakim Salawdeh incrimine aussi les soldats israéliens stationnés autour de Naplouse. "La nuit, quand le check-point d'Huwara (au sud de la ville) est fermé, des Palestiniens font passer des voitures en achetant le silence des soldats avec des billets ou une barrette de cannabis."
Naplouse est ainsi devenu "le" supermarché à ciel ouvert de la voiture quasi neuve à tout petit prix. Une Golf de 3 ans d'âge se monnaye 9 000 shekels. Une jeep KIA moitié moins. Les Skoda et les Passat, très prisées des chauffeurs de taxi, partent comme des petits pains. "Les voitures s'échangent comme un paquet de cigarettes, confie un membre de la haute bourgeoisie naplousie. Avec la misère, le chômage qui touche environ 45 % des familles, et les check-points qui étouffent la ville, les gens ne se gênent plus. J'ai moi-même testé le système. J'ai commandé à une connaissance une jeep GMC. Trois jours plus tard, elle m'était livrée. Avec lecteur CD et siège en cuir. Le tout pour 5 000 shekels. Dernièrement, on m'a même proposé une Mercedes blindée pour 60 000 shekels."
Le phénomène alimente l'anarchie galopante dont Naplouse s'est fait une spécialité. "C'est un fléau, déplore le maire, Adel Yaïsh. N'importe qui peut s'improviser taxi. Un gamin de 15 ans peut s'offrir un volant pour une bouchée de pain. En cas d'accident, c'est le drame, car, évidemment, ces véhicules ne sont pas assurés." Quand le processus de paix donnait encore l'impression de conduire quelque part, la police palestinienne avait coopéré avec son homologue israélienne pour démanteler cette industrie. Mais, depuis le début de la deuxième Intifada, en 2000, et hormis à Kalkiliya, la collaboration est gelée.
A intervalles irréguliers, les services de sécurité palestiniens, ou du moins ce qu'il en reste, lancent des campagnes de contrôle. La dernière en date à Naplouse, en décembre 2005, avait permis de mettre la main sur près de 500 voitures illégales. "Pour mener une opération aussi impopulaire, nous avons dû ruser, se souvient le major Salawdeh. Nous avons fait venir des forces de toute la Cisjordanie afin d'éviter que les policiers de Naplouse ne soient l'objet de pressions de leurs proches. Les voitures étaient détruites sur place au bulldozer pour prévenir toute réclamation." Ce coup de filet n'avait pu être mené à bien qu'avec le feu vert de l'armée israélienne, qui s'était engagée à ne pas mener d'incursion en ville durant la journée. L'arrangement n'a pas pu être reconduit. "Les Israéliens n'ont pas intérêt à ce que nous ramenions l'ordre dans Naplouse, accuse le major Salawdeh. L'anarchie locale leur permet d'entretenir un réseau de collaborateurs à peu de frais et de s'introduire incognito en ville. Il leur est même arrivé de venir liquider des militants en usant de voitures volées qu'ils avaient piégées avant que leur cible n'en prenne livraison."
Ahmed-la-tête-brûlée n'a pas peur. Contrairement à d'autres trafiquants qui profitent de leur expertise en contournement de barrages militaires pour ravitailler les groupes armés en munitions et en kalachnikovs, lui se concentre uniquement sur les convoyages de véhicules volés. "La résistance ne m'intéresse pas, dit-il. Plus personne n'a de respect pour les martyrs." Avec l'acquisition du cabriolet, en revanche, il est devenu une vedette. En descendant vers le centre-ville, il savoure les regards envieux des passants, moque l'apathie des policiers et klaxonne les filles. Il raconte aussi comment la compagnie d'assurances de l'infortuné major israélien vient de l'appeler pour lui proposer de racheter le bijou à roues. "Ils ont obtenu mon numéro de portable par des indics arabes qui connaissent les voleurs de Kalkiliya", explique-t-il.
Ahmed n'a pas donné de réponse. En entrepreneur avisé, il attend que les enchères montent. Dans la boîte à gants, il s'empare d'un des CD de l'ancien propriétaire et le glisse dans le lecteur. Le morceau commence par un tonitruant "Good morning Israël !" sur fond de rythmique électronique. Ahmed pousse le volume, écrase l'accélérateur, et part d'un immense éclat de rire.
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3218,50-882467,0.html
Benjamin Barthe
Article paru dans l'édition du 14.03.07
02 mars 2007
After Mecca: Engaging Hamas
Amman/Jerusalem/Brussels, 28 February 2007
A Palestinian national unity government provides the international community with an important opportunity for a much-needed change in policy towards the Palestinians. Failure to do so risks provoking greater internal Palestinian strife as well as Israeli-Palestinian conflict.
After Mecca: Engaging Hamas,* the latest report from the International Crisis Group (http://www.crisisgroup.org/home/index.cfm?id=4677&l=1), examines the Saudi-brokered Mecca Agreement between rival Palestinian organisations Hamas and Fatah. Providing a detailed examination of the agreement and an analysis of Hamas based on extensive discussions with the Palestinian Islamist movement and others, it concludes there are significant challenges but also the chance of a fresh start: for the Palestinians to restore law and order and negotiate genuine power-sharing arrangements; for Israelis and Palestinians to establish a comprehensive cessation of hostilities; and for the international community to focus on a credible peace process.
“A year of pressure and sanctions has extracted little from Hamas”, says Mouin Rabbani, Crisis Group Senior Analyst. “The Quartet – the U.S., EU, Russia and UN – needs to adopt a pragmatic approach that judges a new government by its conduct and seeks to influence its deeds, not its members’ ideology. The alternatives are either illusory or worse”.
The past year has been fruitless for all sides. Hamas has failed to govern, Fatah has failed to rule, and their escalating conflict has been fuelled by the combination of international sanctions and foreign promotion of their power-struggle. While the EU pumped more money into the occupied territories more ineffectively and less transparently, Western commitment to democracy in the Middle East has been roundly discredited, and diplomacy has been virtually non-existent. By almost every standard – governance, security, economics, institution-building and the peace process – there has been only regression.
Without a Hamas-Fatah power-sharing arrangement and as long as the Islamists remain marginalised and unable to govern, there can be no sustainable diplomacy.
Hamas and Fatah should demilitarise their political rivalry and negotiate sustainable power-sharing arrangements open to all Palestinian political organisations.
The PA government and presidency should cooperate to negotiate a speedy prisoner exchange and comprehensive cessation of hostilities with Israel.
The EU and its Member States should engage the new Palestinian government and Hamas with the goal of ensuring the Islamists’ conduct is compatible with the objective of a two-state settlement rather than that of ousting it from power.
The members of the Quartet and Israel should refrain from undermining either the Mecca Agreement or attempts at engagement by other parties.
“If the international community is serious about its proclaimed goals, it will help stabilise inter-Palestinian relations, broker a comprehensive Israeli-Palestinian ceasefire, permit the unity government to govern and press for meaningful negotiations between Abbas and Olmert,” says Robert Malley, Crisis Group’s Middle East Program Director. “It will see Mecca as an opportunity to revive the peace process, rather than as yet another excuse to bury it”.
Contacts: Andrew Stroehlein (Brussels) 32 (0) 2 541 1635
Kimberly Abbott (Washington) 1 202 785 1601
To contact Crisis Group media please click here
*Read the full Crisis Group report on our website: http://www.crisisgroup.org
A Palestinian national unity government provides the international community with an important opportunity for a much-needed change in policy towards the Palestinians. Failure to do so risks provoking greater internal Palestinian strife as well as Israeli-Palestinian conflict.
After Mecca: Engaging Hamas,* the latest report from the International Crisis Group (http://www.crisisgroup.org/home/index.cfm?id=4677&l=1), examines the Saudi-brokered Mecca Agreement between rival Palestinian organisations Hamas and Fatah. Providing a detailed examination of the agreement and an analysis of Hamas based on extensive discussions with the Palestinian Islamist movement and others, it concludes there are significant challenges but also the chance of a fresh start: for the Palestinians to restore law and order and negotiate genuine power-sharing arrangements; for Israelis and Palestinians to establish a comprehensive cessation of hostilities; and for the international community to focus on a credible peace process.
“A year of pressure and sanctions has extracted little from Hamas”, says Mouin Rabbani, Crisis Group Senior Analyst. “The Quartet – the U.S., EU, Russia and UN – needs to adopt a pragmatic approach that judges a new government by its conduct and seeks to influence its deeds, not its members’ ideology. The alternatives are either illusory or worse”.
The past year has been fruitless for all sides. Hamas has failed to govern, Fatah has failed to rule, and their escalating conflict has been fuelled by the combination of international sanctions and foreign promotion of their power-struggle. While the EU pumped more money into the occupied territories more ineffectively and less transparently, Western commitment to democracy in the Middle East has been roundly discredited, and diplomacy has been virtually non-existent. By almost every standard – governance, security, economics, institution-building and the peace process – there has been only regression.
Without a Hamas-Fatah power-sharing arrangement and as long as the Islamists remain marginalised and unable to govern, there can be no sustainable diplomacy.
Hamas and Fatah should demilitarise their political rivalry and negotiate sustainable power-sharing arrangements open to all Palestinian political organisations.
The PA government and presidency should cooperate to negotiate a speedy prisoner exchange and comprehensive cessation of hostilities with Israel.
The EU and its Member States should engage the new Palestinian government and Hamas with the goal of ensuring the Islamists’ conduct is compatible with the objective of a two-state settlement rather than that of ousting it from power.
The members of the Quartet and Israel should refrain from undermining either the Mecca Agreement or attempts at engagement by other parties.
“If the international community is serious about its proclaimed goals, it will help stabilise inter-Palestinian relations, broker a comprehensive Israeli-Palestinian ceasefire, permit the unity government to govern and press for meaningful negotiations between Abbas and Olmert,” says Robert Malley, Crisis Group’s Middle East Program Director. “It will see Mecca as an opportunity to revive the peace process, rather than as yet another excuse to bury it”.
Contacts: Andrew Stroehlein (Brussels) 32 (0) 2 541 1635
Kimberly Abbott (Washington) 1 202 785 1601
To contact Crisis Group media please click here
*Read the full Crisis Group report on our website: http://www.crisisgroup.org
01 mars 2007
Vidéo opération "Hot Winter"
Une vidéo de journalistes à Naplouse au deuxième jour de l'opération "Hot Winter". Un reflet très réel de la situation.
http://video.indymedia.org/en/2007/02/743.shtml
http://video.indymedia.org/en/2007/02/743.shtml
Que ce passe t il ?
Ce matin les habitants de Naplouse sortent à nouveau de chez eux, la peur au ventre de revivre la violence d'une nouvelle occupation militaire.
L'equipe de Help Doctors a pu ouvrir le dispensaire ce matin. Les consultations se feront donc le plus "normalement" possible, mais il est certain que la part psychologique de gestion du stress sera un point important du suivi des malades des plus fragiles.
Nous allons faire un point plus précis avec les hôpitaux pour analyser les conséquences directes des barrages militaires mis en place devant les services d'urgence. Il faut rappeler que ces méthodes sont contraires aux règles élémentaires de protections des civils en temps de guerre comme le précise les Conventions Internationales de Genève et le Droit Humanitaire Internationale.
La confusion règne. Il faudra quelques heures de tranquilité et de paix aux Naplousi pour faire le bilan de ces 5 jours d'occupation armée.
Notre équipe reste extrèmement inquiète et vigilante face au risque d'une nouvelle incursion militaire Israélienne.
Nous reviendrons rapidement en détails sur des faits plus précis.
L'equipe de Help Doctors a pu ouvrir le dispensaire ce matin. Les consultations se feront donc le plus "normalement" possible, mais il est certain que la part psychologique de gestion du stress sera un point important du suivi des malades des plus fragiles.
Nous allons faire un point plus précis avec les hôpitaux pour analyser les conséquences directes des barrages militaires mis en place devant les services d'urgence. Il faut rappeler que ces méthodes sont contraires aux règles élémentaires de protections des civils en temps de guerre comme le précise les Conventions Internationales de Genève et le Droit Humanitaire Internationale.
La confusion règne. Il faudra quelques heures de tranquilité et de paix aux Naplousi pour faire le bilan de ces 5 jours d'occupation armée.
Notre équipe reste extrèmement inquiète et vigilante face au risque d'une nouvelle incursion militaire Israélienne.
Nous reviendrons rapidement en détails sur des faits plus précis.
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